Pendant un instant, Matsumoto sembla ne pas savoir quoi dire, puis tout en laissant retomber lourdement le shinigami daiko à terre, elle insulta Yazooru d’idiot. Celui-ci ne pu s’empêcher de sourire tendrement devant la réaction de la belle. Ce n’était pas là une réprimande d’un supérieur à son subordonné, mais bel et bien une marque de proximité pour ne pas dire d’affection.

L’air pensif, le quincy parut étonné quand Senzo lui demanda de l’aide pour déposer Ichigo dans le lit, puis s’exécuta silencieusement. Le shinigami en fut rassuré. Il avait en effet craint le spectacle de son ami se faisant assommer sous ses yeux ne lui plaise pas tellement, mais apparemment, celui-ci avait prit la chose avec philosophie.

Il se retourna toutefois vers son interlocuteur et lui fit remarquer avec un air de reproche qu’aucune présentation n’avait été faite.

« Je suis désolé, il est vrai qu’avec tout cela, nous n’avons pas tellement eu le temps de nous étendre en politesse. Je me nomme Yazooru Senzo, fils de Yazooru Saïto, il s’inclina légèrement en guise de respect, enchanté de vous rencontrer Ishida-kun. »

Se tournant vers Ichigo, Senzo ne pu réprimer un léger soupir accompagné d’un sourire navré. En effet, il avait espéré un jour pouvoir se tenir en face de celui qui l’avait fait déchoir un peu plus d’une année plus tôt. Déjà à l’époque le shinigami daïko était un monstre de puissance et il était évident que le temps avait joué en sa faveur.

Ce n’était pourtant pas l’écart de pouvoir qu’il pouvait y avoir entre eux qui le laissait songeur, mais c’était le fait de savoir si oui ou non le rouquin l’aurait reconnu après leur brève entrevue
La cicatrice laissée par zangetsu sur son corps le piquait parfois un peu, comme si une parcelle de reatsu était resté là pour lui rappeler qu’il était l’un de ceux qui avait cru pouvoir venir à bout d’une force de la nature.

Voilà ce qu’il en était aujourd’hui, les deux hommes ne s’étaient qu’entrevus, Senzo était finalement venu à bout du jeune homme par un coup de traitre et allait partir vers le Hueco Mundo dans le piège qui leur était assurément tendu, pour sauver une humaine qui était surement déjà morte, ou qui avait peut être réellement rejoint le camp adverse.

Au final il ne saurait jamais si le shinigami daiko s’était souvenu de lui, ne gardant que en tête que ce coup derrière la tête et non pas l’intensité du moment où leurs deux lames s’appelaient dans la recherche d’une volupté destructrice.

Ishida affirma qu’il n’y aurait aucun souci avec le susnommé Urahara et que le passage vers le Hueco Mundo était certainement d’ors et déjà en voie d’élaboration.

La lieutenant modéra toutefois les deux individus, dont le taux de testostérone et d’adrénaline les aurait poussé à foncer tête baissée à l’instant.

Une pause de six heures, cela n’était pas du tout une mauvaise idée. Loin de Senzo l’idée de mourir, mais il était vrai qu’il pouvait être agréable de le faire à peu près propre, s’il était bien sur possible de trépasser proprement d’un combat au sabre…

Senzo commença à porter le rouquin en plaçant le bras de celui-ci autour de son coup, puis se tourna vers Ishida.

« Ishida-kun, reposez vous bien, il faut que vous soyez tout aussi frai et dispo pour nous aider que vous l’avez été contre les arrancars ! »

Il le gratifia d’un sourire radieux.

Cette mission suicide, car il ne fallait pas se leurrer, c’était bien là une telle mission, le shinigami ne l’appréhendait pas avec ces deux compagnons d’arme et en passant, il ne leur faudrait pas plus d’une quart d’heure pour ramener le jeune chez lui et rejoindre les appartements de la belle, qui sait ce qui pouvait se passer entre les deux âmes en plus de cinq heures !

C’est donc en affichant un sourire niai que le shinigami quitta les appartements, oubliant bien vite le fardeau qu’il portait sur les épaules, laissant son esprit vagabondé à des pensés plus agréables que celles dont il avait été en proie jusqu’ici.

Suite "Du repos avant le départ"