Le jeune officier de la Quatrième Division fixait avec attention son encrier, dans lequel il se retrouvait parfois contraint de plonger son stylo afin de prendre des notes.
Suite à la bataille, une cellule psychologique avait été mise en place pour les Shinigami retrouvés en état de choc après avoir vu plus de leurs camarades se faire massacrer que ne devraient en voir plusieurs Dieux de la Mort dans leurs différentes carrières réunies. Et cela en seulement une ou deux heures, voire une ou deux attaques. Et ce n'était qu'une des raisons parmi tant d'autres, il existe tant de raisons d'être traumatisé.
Pourquoi cette organisation alors que la guerre était bien loin d'être finie ? Simplement parce qu'il fallait que tout soldat encore en bonne santé physique devait être apte au combat. Et la notion de « bonne santé physique» était devenu floue.
C'était un travail utile et, somme toute, intéressant aux yeux de beaucoup d'entre eux. Les méandres de l'esprit peuvent être réellement fascinants. Toutefois, le cas qui se présentait sous les yeux de notre psychologue du jour était particulièrement... particulier.
Silencieux, regardant dans le vide, perdu, il semblait reprendre conscience par moments du monde qui l'entourait en clignant des yeux avec un air étonné avant de retomber dans sa songerie. Le médecin avait à peine réussi à le faire se présenter en déjà une demi-heure de séance. En temps normal, il lui aurait déjà proposé de rejoindre le lit duquel on venait de le sortir pour prendre quelqu'un d'autre en charge en attendant qu'il soit en état de mener une discussion, mais pour une raison qu'il ignorait la Capitaine Unohana avait demandé qu'on porte une certaine attention à l'égard de ce sujet. Le jeune homme se demandait bien ce qui avait pu se passer.
Il ouvrit un tiroir et le fouilla précautionneusement pour finalement trouver le dossier du soldat en face de lui.
Yasuri Holsaki, Quatrième Siège de la Troisième Division. Sur le portrait illustrant son suivi médical, il respirait la joie de vivre. On demandait en général à ce que l'expression soit neutre mais apparemment il n'avait pu s'y résoudre et la personne ayant immortalisé l'instant avait probablement cédé. Levant les yeux, le médecin regarda son interlocuteur en regardant tour à tour l'être d'encre et celui de chair. Il était presque effrayant de comparer l'aura qu'ils dégageaient respectivement. Le soigneur essayait de percer le regard de son patient, de voir ce qui se cachait derrière celui-ci, mais il ne décelait rien si ce n'est un sentiment profond de tristesse, de solitude et de désorientation.
Parcourant les feuillets, plus nombreux qu'on aurait pu le penser, il put se rendre compte que le dossier médical était presque une biographie du blondinet, un résumé de chacune de ses missions. Il semblait qu'au terme de chacune d'entre elles, il en ressortait avec une fêlure dans son corps ou dans son esprit. Les deux dernières années étaient particulièrement bien fournies, enfin, plutôt la période précédant la défaite de Sosuke Aizen. En effet, le blond avait eu droit, seul semblait-il, à deux affrontement face à des Adjuchas particulièrement féroces. Il en était chaque fois sorti victorieux, mais avec des blessures sévères. Il semblait ainsi au sommet de sa gloire, il avait même effectué une mission d'escorte en compagnie des deux têtes de la Huitième Division. Mais ce n'était que le début de sa déchéance. Leur protégé était mystérieusement décédé au terme de cette mission pourtant simple à première vue. Si la mission suivante avait été un succès, il avait ensuite enchaîné les pertes de ses camarades. Décédés, disparus en mission, il avait, semble-t-il, traversé une longue période de dépression.
C'était pourtant durant cette période qu'on l'avait promu au rang de Quatrième Officier de sa Division. On l'avait ensuite assigné aux tours de garde du Seireitei où il avait pu vivre tranquillement au cours d'un an et demi. Ce mode de vie avait semblé l'apaiser.
Et maintenant une guerre lui tombait dessus sans crier gare. Lui, comme beaucoup d'entre eux, n'avaient jamais fait face à ce genre de situation, n'avait pas pensé à cette éventualité. L'époque était prospère et l'incident Aizen n'avait mobilisé que les Capitaines et leur entourage proche.
Curieux, il remonta au début du formulaire, jusqu'aux premières pages, pour retrouver l'examen psychologique qu'on faisait passer aux nouvelles recrues. Quand on lui avait demandé pourquoi il souhaitait rejoindre le Gotei 13, là où la plupart des candidats répondaient avoir une passion pour l'armée, vouloir aider leur prochain ou aspiraient simplement à une meilleure vie, il avait affirmé que c'était pour rendre hommage à l'escouade qui l'avait sauvé, en payant le prix. C'était touchant, tellement naïf et... gentil. Si on avait repéré un certain tempérament chez le blond, un certain amusement de l'action, il était aussi clair qu'il n'était pas belliqueux de nature, plutôt passif, pacifique, il était plutôt bavard et joueur, préférant discuter qu'avoir recours à la violence. C'était à se demander qu'est-ce qu'un type faisant preuve d'autant d'empathie faisait dans le Gotei 13, parmi les plus haut gradés et pourquoi il se trouvait au front.
Le psy soupira et reposa la pochette. Il se pencha vers le jeune homme fixant son bureau et s'adressa à lui d'une voix très douce.
« Monsieur Holsaki ? »Pas de réponse, il essayait d'agiter rapidement une main sous ses yeux, sans résultat.
« Yasuri, vous m'entendez ? »Son prénom le fit réagir, il cligna des yeux très rapidement, se reconnectant à la réalité et porta un regard interloqué vers son interlocuteur. Ce n'était pas le moment de perdre son attention.
« Oui ? Vous disiez quelque chose ?-Nous commencions tout juste, mentit-il,
vous rappelez-vous ce qui s'est passé avant que vous arriviez dans mon bureau ?-O.. oui. Je crois. Nous avons été envahis ?-Tout à fait, malheureusement. Qu'avez-vous fait quand l'ennemi est arrivé ? »Il fronça les sourcils, comme si se souvenir nécessitait d es efforts plus ou moins intenses.
« J'ai rejoint mon unité, j'avais un petit groupe sous mes ordres... Il me semble qu'on nous a demandé d'aller soutenir un autre secteur...-S'est-il passé quelque chose de particulier dans ce secteur ? »Le Shinigami déboussolé porta une main à son front, comme pour empêcher sa tête de tomber ou ses idées de s'échapper.
« Il y avait un Shinigami, seul. Il faisait face à... à un... non, une... Capitaine ennemie. J'ai pas réfléchi longtemps, pourtant elle m'avait mis en garde, à moins qu'elle m'ait encouragé...-Qui ça « elle » ? La Capitaine ennemie ?-Non... elle... je... attendez un instant... ça va me revenir... »Un moment de silence gênant plana et, troublé, le blondinet posa finalement une question au médecin.
« Comment s'appelle mon Zanpakutô déjà ? »Le psychologue était presque aussi troublé que son malade, voire plus, mais il ne devait rien en laisser paraître. Jetant un coup d’œil supplémentaire à sa feuille d'informations, il retrouva le nom recherché.
« Dakudoragon.-Ah oui... pardonnez-moi, un moment d'inattention... »Le traumatisme devait être profond pour que le sujet ne se souvienne même pas du nom de l'extension de son âme, mais il ne fallait jamais prendre à la légère les répercussions du champ de bataille.
« Ce n'est rien, continuez.-J'ai parlé avec Dakudoragon et j'ai porté secours au Shinigami, Miko je crois. »Et il se rappelait du nom d'un inconnu, intéressant.
« On avait aucune chance mais on s'est mis en travers de la route de l'ennemie... Quand elle s'enfuyait on la suivait... Enfin elle nous fuyait pas vraiment, elle s'en fichait en fait, mais on avait l'impression que c'était notre devoir de la suivre... »Il se perdait dans les détails, mais mieux valait ne pas interrompre le fil de ses pensées.
« D'une manière ou d'une autre j'ai été blessé... et comme par hasard on l'a suivie jusqu'aux quartiers de la Quatrième Division... c'est presque drôle. Il eut un sourire triste.
La Capitaine Unohana était là...-Que s'est-il passé ?-C'était dingue, un affrontement de Capitaines c'est vraiment impressionnant... Il sembla rêveur et le soigneur crut le perdre, mais il se ressaisit.
Miko et moi ne servions pas à grand chose mais on tâchait de faire diversion. Et puis... et puis... on a servi à quelque chose finalement...-De quelle manière ?-Miko a réussi à occuper notre adversaire assez longtemps pour que je demande à la Capitaine Unohana de faire quelque chose pour moi... pour ensuite lui rendre service.-Qu'avez-vous fait ? Qu'avez-vous demandé ?-J'ai... »Il se crispa soudain, attrapant son visage et portant la main à son cœur comme si ce souvenir lui causait une douleur intense. Le médecin allait tendre la main vers lui quand il lui fit geste que ce n'était pas nécessaire. Toujours un peu tendu, il continua.
« Elle a fait de moi un Capitaine. C'est amusant d'ailleurs, j'ai toujours voulu être un Capitaine ! Dans le fond, je suis peut-être arrivé au terme de ma vie, j'ai atteint mon objectif, fin de l'histoire ! »Cela restait très flou et relativement incompréhensible aux yeux du psychologue, mais il n'allait pas le troubler et lui demander trop de détails douloureux. Il demanderait des détails à sa supérieure avant la prochaine séance, il avait assez d'informations pour le moment.
« Je ne pense pas que votre histoire soit finie, Yasuri. Merci pour ce récit. Pensez-vous avoir besoin d'un traitement ?-Je... je ne sais pas... peut-être... j'ai l'impression d'avoir des absences... et après de partir dans des sautes d'humeur... j'ai certains souvenirs qui reviennent par moment, qui me donnent envie de trembler ou pleurer...-Je vois... Le médecin attrapa un bocal sur son étagère.
Voici quelques calmants, n'en prenez que lorsque vous avez ces souvenirs désagréables, ça devrait vous apaiser. Cela favorisera peut-être ces absences dont vous parlez, mais c'est votre manière de vous soigner vous-même, de vous reposer et de faire le tri, ne vous inquiétez pas, c'est normal. Si je peux vous donner un conseil, allez voir des proches, des figures protectrices, des amis, n'importe qui vous connaissant plutôt bien et étant prêt à vous écouter. Cela pourrait vous faire du bien. Je vous ferai parvenir la date de notre prochaine rencontre. Vous voulez ajouter quelque chose ?-Non... je ne crois pas...-Vous pouvez rentrer si vous le voulez. En cas de problème n'hésitez pas à venir me voir.-Merci... »Il se leva et quitta la pièce.
*
* *
Yasuri avait tourné en rond pendant un long moment à chercher à qui il pourrait bien parler. Des amis ? Il avait bien des collègues sympathiques, mais de là à les considérer comme des amis à qui il pourrait se confier... il avait étrangement du mal à se l'imaginer. Quand il avait l'impression de toucher à une figure affective, il apercevait une femme aux cheveux noires, qu'il reconnaissait instantanément comme Daku et il était pris d'une crise de panique et de tremblements. Il avait déjà bien entamé le paquet de gélules de son psy.
Soudain il eut l'illumination, il savait qui aller voir ! Mais il ne voulait pas d'un récit décousu et bancal... il prit une bonne heure à noter ce qui c'était passer sur une feuille de papier. Peu après, il entrait dans l'enceinte de l'Académie. Il pouvait y voir des professeurs expliquant les mesures de sécurité à leurs élèves, et quelques membres de la Division des Nécromanciens, fait exceptionnel, créant des barrières autour de l'unique lieu scolaire de la Soul Society. Le soldat montra patte blanche et eut l'autorisation d'entrer.
Il traversa les couloirs, qu'il s'était promis de ne jamais arpenter à nouveau après de longues et nombreuses années d'études, avant de se retrouver devant la porte de sa salle de classe. Il la fit coulisser timidement, jetant un œil pour apercevoir une classe écoutant attentivement ce que disait le professeur. Les cheveux grisonnants mais un sourire affectueux et rassurant aux lèvres, il rappelait aux élèves les principales manœuvres de soutien qu'ils apporteraient, dans le pire des cas, aux Shinigami en charge de protéger l'Académie. Aucun doute, c'était bien celui que le blondinet avait connu. Il allait se retirer quand le regard du maître se posa sur la porte entrouverte et sourit un peu plus.
« Il me semble que nous avons un invité. Entrez donc ! »Légèrement nerveux, Holsaki ouvrit la porte et pénétra dans la salle de classe.
« Mais si ce n'est pas Yasuri Holsaki ! Voyez, les enfants, un des élèves qui m'a marqué dans ma carrière d'enseignant ! Tu es en charge de la sécurité de l'Académie ?-Non... pas vraiment... Avait-il répondu, gêné et se tortillant devant le tableau.
Le moment est peut-être mal choisi mais je venais voir ce que vous deveniez...-Tu voulais savoir si ton vieux prof avait été tué par une bande de traîtres ? Eh bien non, désolé de te décevoir ! »La classe se mit à rire, un peu jaune au vu de la situation, mais il fallait bien ça pour tenir le coup.
« J'aurais fini dans un instant, nous pourrons discuter. J'ai entendu dire que tu étais devenu quatrième siège, rien que ça ! Qui l'eut crû ! Un petit conseil d'officier pour ces étudiants ?-Eh bien je ne sais pas... en fait... »Le professeur lui fit un clin d’œil et le blondinet regarda les élèves, presque pendus à ses lèvres. Il ne pouvait pas leur plomber le moral. Cela avait de fortes chances d'arriver, mais il devait les persuader qu'ils n'allaient pas mourir. Il lâcha son plus beau sourire et mit toute la joie possible dans sa voix.
« Un conseil ? Pas vraiment, mais vous inquiétez pas les enfants ! Ils sont mauvais comme tout ! Sans mentir, j'vous jure, j'ai affronté une Capitaine pendant la bataille, et j'ai l'air bien non ? Et puis, entre nous, si j'ai marqué le prof c'est parce que j'étais un cancre de première alors j'suis sûr que n'importe qui ici peut mettre la misère à la Division Kurenjingu ! Mais pas de folies hein, laissez les adultes faire leur job !-Eh bien sur ces paroles de héros, je vous laisse prendre congé et vous réunir dans vos dortoirs à ne quitter sous aucun prétexte ! À demain ! »Les élèves quittèrent la salle et certains s'attardèrent sur Yasuri pour lui poser des questions, répondant en souriant et enjolivant la réalité. Enjolivant beaucoup la réalité. Une fois seuls dans la pièce, l'ancien étudiant et le professeur purent discuter tranquillement.
« Merci pour cette petite intervention, Yasuri, ça leur a fait du bien.-À moi aussi, répondit-il avec un sourire triste.
-Alors, qu'est-ce qui t'amènes ? J'avais entendu des rumeurs, c'est donc vrai que deux soldats ont aidé la Capitaine Unohana à affronter l'envahisseur ?-Ouais... enfin, si on veut... la Capitaine Unohana aurait aussi pu s'en sortir seule...-Ça devrait quand même faire bien dans ton CV, une fois toute cette histoire finie. Enfin, Quatrième Siège, c'est déjà pas mal !-Moui... je ne sais pas si je le mérite...-Pourquoi donc ?-J'ai jamais été spécial, particulier ou doué... Je suis monté en grade grâce à des missions où des personnes ont perdu la vie pour me protéger... Je n'ai rien fait en un an et demi et... même aujourd'hui je n'ai pas excessivement...-On m'a raconté les grandes lignes, Holsaki. Un combat de Capitaines aurait été destructeur et c'est grâce aux deux Shinigami présents en renfort qui ont généré une diversion que Retsu Unohana a pu mettre subtilement en difficulté l'envahisseur et la faire quitter les lieux sans plus de dommages. D'une certaine manière, c'est un acte héroïque.-Vous êtes gentil m'sieur Gen, mais d'une certaine manière, c'est aussi l'acte le plus stupide et irréfléchi de ma vie.-Tu es venu à la recherche de quelqu'un pour parler et t'écouter ?-Ouais, ça se pourrait bien...-Comme c'est flatteur, tu me vois encore comme l'adulte responsable et compréhensif. Dit-il presque attendri.
Mais je ne suis pas heureux de te voir dans cet état, tu peux tout me dire, ça restera entre nous.-Eh bien je... comment dire... tout ne s'est pas bien passé. Suite à ce combat j'ai quelques... problèmes. Émotionnels entre autres... Des crises de panique... On m'a conseillé d'en parler à des proches mais... avec du recul je me rends compte que je n'ai pas de vrais amis... enfin j'ai des personnes que j'apprécie et qui m'apprécient mais... enfin...-Je comprends, ne t'en fais pas. Il lui posa la main sur l'épaule avec bienveillance.
Mais c'est tout à fait normal. Affronter un Capitaine ou assister à un affrontement de Capitaines peut être troublant, peut affecter. C'est l'ambiance planant sur une guerre, on ne peut pas y être indifférent. Tu es encore à chaud, tendu, sous pression. Ce sentiment persistera tout le long de cet affrontement, mais va s'atténuer peu à peu. Tu dois te remettre de tes émotions.-Oui, mais avec qui ?-Hum... il n'y a qu'une personne qui me vient à l'esprit. Ce petit événement marquant qui fait que je ne peux pas songer à toi sans penser à cet autre élève de ta promotion. »Yasuri fronça les sourcils et dut se concentrer un instant avant de réaliser de qui il voulait parler.
« Que... lui ?! Mais... après ça nous sommes restés chacun de notre côté et avons pris des chemins différents ! Je ne l'ai pas vu depuis des dizaines d'années, je...-J'ai entendu dire qu'il était devenu Quatrième Siège lui aussi, de la Onzième Division. Vous êtes un peu les fiertés de votre promotion. »Le blondin en resta muet, légèrement stupéfait. Pourtant il n'aurait pas dû s'en étonner, celui-là avait toujours été un élève sérieux et respectant les règles du bon sens. Infiniment plus que lui en tout cas.
« Je... je vois... oui peut-être que voir un autre officier... Bonne idée... je crois...-Allez, file. Je suis sûr que tu n'en tireras que du bon, vous vous complétiez un peu par vos différences tu sais. »Yasuri hocha la tête et fit volte-face. C'était peut-être vrai... Il était de bon conseil, ce prof. Une figure paternelle, un peu comme l'était Daku.
Ce souvenir de son Zanpakutô le renvoya à ceux du combat et il se mit à trembler, se rattrapant à l'encadrement de la porte. Il plongea sa main dans sa poche pour attraper une poignée de médicaments lorsque Monsieur Gen s'adressa à lui une dernière fois.
« Yasuri ?-O... oui ?-Au sujet de ta promotion et des sacrifices qu'elle a coûté. Je me rappelle encore ta motivation à être Shinigami. Rendre hommage à ceux disparus. C'est dans la continuité de ton objectif, ce n'est pas une raison pour abandonner maintenant. Vis pour eux et remercie-les comme il se doit. »Le blond se calma un peu et lança un sourire à son ancien maître.
« Ouais, merci m'sieur ! »Il n'était pas parfaitement remonté ni convaincu, mais il ne prit qu'une gélule.
*
* *
Yasuri traînait les pieds pour se rendre aux quartiers de la Onzième Division. En général on n'aimait guère s'y rendre, c'était une Division connue, à tort comme à raison, comme remplie de fauteurs de troubles qui étaient du genre à jouer à qui a la plus grosse. De plus, devoir traverser les ruines du Seireitei, apercevoir des cadavres et blessés gisant ou en train d'être transportés avait de quoi démotiver plus d'une personne.
Apercevant le bâtiment, étonnamment presque en bon état, le blondinet se mit à se tortiller, sentir son cœur s'accélérer, torturer ses mains. Comme à un premier rendez-vous. C'était presque aussi mignon que cela était ridicule. Il essayait d'attirer l'attention de personnes à coup de « Excusez-moi... », « S'il-vous-plaît... » et autre « Euh, bonjour... » sans succès. Il arriva finalement aux portes de la Onzième Division. Un homme semblait placé à l'entrée, placé là pour répondre à tout job ingrat dont il devrait s'acquitter.
« C'est pourquoi ?-Hum, eh bien, vous pourriez me rendre un service ?-Accouche.-Herumetto no Ishi serait-il dans les parages ? Si oui et qu'il n'est pas trop occupé j'aimerais bien que vous lui disiez que j'aimerais le voir au plus vite.-Qui l'demande ? »Yasuri réfléchit une paire de secondes avant de songer qu'il pourrait être amusant de laisser planer le mystère et d'annoncer d'office à Heru que malgré son côté anarchiste il avait atteint une bonne place. Rien que de songer à cet éclair de malice, Holsaki se sentait un peu mieux.
« Le Quatrième siège de la Troisième Division. »Le soldat en faction arqua un sourcil en se demandant d'une part ce qu'un siège de la Troisième Division pouvait vouloir à un de leurs sièges et d'autre part comment ce guignol avait atteint un tel grade. Ça faisait un bail qu'il essayait lui.
Et puis accessoirement il se rendit compte qu'il avait pas été poli, mais il s'en foutait.
« J'vais voir, attendez-moi là. »