[Corrigé] Dans l'obscurité poussiéreuse de son rêve, sa réalité fut brisée par ton sanglant azur
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Sujet: [Corrigé] Dans l'obscurité poussiéreuse de son rêve, sa réalité fut brisée par ton sanglant azur Lun 9 Avr - 1:12
Ne bouge pas, regarde-le. Savoure cet instant. Observe-le. Tu vois ? Ce n’est peut-être qu’un songe, mais il est là. Il te fixe, il te sourit et toi ? Tu ne dois pas bouger. Tu aimes bien le voir sourire, ce n’est pas souvent, ça te rend heureuse. Ah…Le voilà qui rit. C’est drôle, non ? Il est mort, mais tu peux tout de même l’effleurer. Il est mort, mais tu peux tout de même le regarder. C’est comme si tu le faisais revivre par ton rêve…Mais tu sais, monstre sans nom, le réveil en est bien plus douloureux après.
Laissez-moi rêver.
Mon regard plongea dans le sien, je ne voulais pas fermer les paupières, de peur de le voir disparaître. J’étirai mon sourire en réponse au sien et il fronça les sourcils, une moue boudeuse sur son visage d’ange.
« Roh, Mistake, arrête de bouger, je vais rater ! »
Un gloussement s’échappa de mes lèvres, car finalement j’aimais bien ces moments là. Ceux où Sanity souriait, riait et s’amusait. Dans ces instants là, je me disais qu’il m’aimait, autrement que d’habitude, qu’il se comportait comme un véritable amant. Pourtant, je ne pourrais jamais en vouloir à Sanity, car maintenant il est là, il n’est pas mort, il n’est pas blessé, il est juste là, avec moi.
Ses paupières se plissèrent et il sortit un pansement, commençant à faire une grimace pour me faire rire. J‘ai commencé à glousser, il loucha, amplifiant cette sensation si douce qui imprégnait mon cœur. Sanity…Ses cheveux scintillant caressèrent mon visage lorsqu’il déposa un baiser sur mon front pour ensuite déposer le bandage sur la plaie.
« Et voilà ! Fini ! »
Il releva ma patte jusqu‘à mon visage, caressant mes cheveux. Je m’observai, je rigolai avant de cacher mon visage sous mon autre patte.
« Tu l‘as vraiment mal fait ! »
« Roh, ne te moque pas de mes talents d‘infirmier ! »
« D’où tu as vu que tu étais un infirmier ? »
On continua ainsi. On continua à se parler, comme un maître avec son élève, comme s’il avait toujours été là. Mais il est là, n’est-ce pas ? C’est la réalité. Son doux parfum d’herbe coupée, son délicat petit sourire amusé, et même ses yeux rieurs…Sanity est là, il ne peut qu’être là, à m’aimer, à m’adorer et à rire de mes paroles, de mon innocence. Ce monde est mien, ce monde est coloré, lumineux, si doux…Sanity me fixe, Sanity me voit comme son amour et non autre chose, non un objet, une erreur. Sanity… Je ne cesse de le regarder, de peur qu’il disparaisse, de peur de le voir m’abandonner, de ne plus me souvenir de lui et de son si beau visage. Sanity est un dieu pour être aussi beau, nul doute à cela. Ce souvenir chéri, je l’aime, je l’adore car il est présent, il n’appartient pas à un passé usé et déchiré, non je suis en train de le savourer. Je suis de retour, avec Sanity.
Sanity m’aime n’est-ce pas, pour ainsi rire avec moi ? Ses mains effleurèrent mes épaules, pour ensuite m’enlacer, me serrer contre lui avec tout l’amour du monde, un amour tant convoité par mon petit cœur…J’ai étiré mon sourire, me serrant contre lui, savourant sa peau douce, les battements de son cœur.
« Ma tendre Mistake… »
Il commença à murmurer une mélodie, la nôtre, celle que l’on aimait tant chanter en observant l’océan. Je partis d’un léger rire puis l’accompagna. Ces moments-là, ils sont rares mais heureux. Ces moments-là, ils scintillent de milles feux, si doucereux…Ces moments-là, je les tiens entre mes mains en coupe, je les tiens et je ne les lâche pas, car je ne veux pas qu’ils s’envolent, je ne veux pas perdre cet amour, ce bonheur, cette luminosité et cet air si léger…Car c’est Sanity, et Sanity appartient à ma réalité.
« Tu sais que je ne puis t’aimer. »
Mes mains se contractèrent, je suis redescendue sur terre, et il recula. Les couleurs disparurent à l’unisson, la chanson laissant place au silence. Je l’ai regardé, horrifiée, horrifiée par sa laideur. Son visage consumé par la vieillesse, son visage contaminé par la mort, blanc, amaigri, aux orbites vides et à la mâchoire brisée. Un squelette ambulant continuant de sa voix haletante et rauque :
« Tu m‘as tué sale monstre ! »
Les doigts osseux enserrèrent mon cou, les doigts osseux m’étranglèrent dans mon hurlement déchiré sans que je ne puisse fermer les yeux sur cet être hideux qui ne pouvait pas être Sanity…La réalité est toute autre n’est-ce pas ? Sanity ne m’a jamais aimé. Sanity ne s’est jamais senti heureux et le voilà qui tue la raison de son malheur…Car je ne puis exister. Dans ce monde-ci, finalement, je ne contrôle rien, je ne peux même pas revoir Sanity avec le sourire…Des larmes de remord et de regret coulèrent sur mes joues creuses.
« C’est ta faute…Tout est de ta faute ! Tu ne mérites pas de vivre ! »
Laissez-moi…rêver…
Ca continue. C’est trop fort. C’est beaucoup trop violent. Trop tortueux. Tuez-moi. Je n’en peux plus. Tuez-moi. Déchirez-moi. Par pitié…Fixez le bleu usé de mon regard et comprenez-y ce vœu éternel, ce souhait déchirant. Je vous en supplie…Tuez-moi.
Arrêtez mes gémissements.
Me revoilà à nouveau dans ce silence. Un silence assourdissant. Un silence qui me rend folle. A genoux, la tête baissée, le corps arrondi comme pour supporter un poids énorme, je me laisse bercer par le cliquetis de mes chaînes, le soupir de mon âme. Je n’ose même pas rouvrir mes paupières…De peur de succomber à ma férocité, d’effroi de me voir flancher sous le poids de ma culpabilité. Finalement je continue à fermer les yeux, après tout, aucune lumière ne peut venir me réveiller. L’attente est finie, je suis finie. Il n’y a plus d’issue, juste des rêves, des songes délicats et chauds qui tentent de me faire garder raison mais…La réalité est trop vive, beaucoup trop vive. Je ne compte plus les jours, je ne compte plus les années de cette misérable vie. Mais je sais que cela continuera, car personne n’ouvrira cette porte, personne ne répondra à ma question…Question. Question ? Qui suis-je ?
Un râle lent et fatigué sort d’entre mes lèvres desséchées. Un soupir long et écœurant, laissant une trace poussiéreuse dans l’air. Je n’arrive plus à bouger, ou peut-être n’essayais-je même pas ? Je pense que c’est cela ; j’ai abandonné tout espoir de lumière, tout espoir de nom. Après tout, je ne suis rien, je n’ai jamais existé. Un sourire cynique fait craqueler le sang recouvrant mes joues. Je me demande de quoi j’ai l’air, rien de bien joyeux à mon avis. Mais personne ne peut me voir dans le noir, je suppose que cela n’a pas d’importance. Je suis un monstre, même Sanity le dit. Sanity…Où es-tu ?
Je sers les poings, en réponse au déchirement de mon cœur. Je tousse violemment, la poussière tombant peu à peu sur le sol froid. Il n’y a que moi ici, que moi et mes regrets, que moi et ma folie. Combien de temps avais-je dormi ? Des années vu mon état. Pourquoi m’étais-je réveillée ? J’aimerai pleurer, en connaissant la réponse, cependant l’eau avait quitté mon corps depuis trop longtemps pour seulement me faire la grâce d’échapper à ma douleur. Je me suis réveillée pour me rappeler à quel point je ne suis que néant et laideur.
Les cris ne viennent même pas.
Un bruit assourdissant fait fuir mon silence, brisant mes oreilles, détruisant ce calme coutumier. Je ne bouge même pas, je ne sens plus mon cœur battre, je ne suis qu’immobilité et pourtant…Le vent caresse mon visage, l'atmosphère change. J’ai peur, j’ai peur d’espérer. Car après tout, la lumière traversant mes paupières, est-elle celle du soleil ? Je sens que je vais tomber pour la toute dernière fois, si cet espoir n’est que mensonge. Alors, je n’ouvre pas les yeux, non, je préfère rester là et…
Et sentir cette odeur inéluctable réveiller tes papilles. Et humer cet humus délectable du sang frais effleurant tes genoux.
La férocité me menace. La sauvagerie plante ses griffes dans mon âme et la lacère pour la laisser chuter dans les abysses de l’oubli. Mon corps bouge à peine, mais j’ouvre mes lèvres sèches pour laisser ma langue pâteuse laper la surface exquise. J’avale goulûment la gorgée, le sucré explosant, le liquide effleurant mes désirs et mon sommeil dérangé. Le sang. Le si beau rouge de Sanity. Le magnifique rubis de ses cheveux. Le rouge. Le rouge que je désire ardemment.
Malgré mes paupières fermées, j’ai continué à nettoyer le sol de ma langue, savourant cette maigre boisson, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Finalement, je peux savoir où se trouve la source de mon éveil. Je la sens et je tente de l’atteindre en tendant le cou ; sans résultat. Mes chaînes ricanent dans leur cliquetis agaçant, me rappelant ma situation. Je grogne, je tire autant que je peux, ma langue étirée pour effleurer la peau d’un corps, ou de ce qui s’en rapproche, sans pour autant l’atteindre. La nourriture est là, le sang est là, le rouge est là, à la portée de mon visage…J’utilise mes faibles forces pour tirer encore et encore, faisant grincer ma prison tandis que je laisse un gémissement se répandre sur le sol aussi sale que mon corps recouvert de sang séché. Mais rien ne vient, sauf les craquements de mes os se fêlant face à la tension torturée des chaînes sur mon être. J’ai faim. J’ai terriblement faim et cette chose appétissante ne semble pas vouloir repaître mes besoins…J’halète, je supplique, je gémis et puis finalement…
La bête frappe son front contre les pierres jusqu’à les briser. Elle relève la tête et grogne dans sa folie. Et toi étranger, as-tu aimé le spectacle de sa langue ne pouvant atteindre la tête que tu avais jeté ?
Une nouvelle odeur. Mon cœur pétrifié se remit à battre. Ça sent le rouge. Mais un rouge glacé. Un rouge azuré. Un rouge aussi écœurant que savoureux dans ce bleu lumineux. Le silence revint, ma respiration se fit plus accélérée tandis que j’hume cette nouvelle odeur. Un grondement s’échappe de ma gorge, je le sais, mais je ne contrôle plus rien. Je ne suis plus dans ce corps, je regarde juste et je subis mon éternelle douleur. Au fait, étranger, qui suis-je ?
Je lèche goulûment le sang sur mes lèvres, avant de tourner mon visage aux paupières fermées vers l’intrus. Quelqu’un, il y a quelqu’un là-bas. Quelqu’un d’autre que moi et mes souvenirs épars…Un sourire s’étira sur mon visage, laissant quelques miettes d’hémoglobine se répandre sur le sol et mes canines scintillées. L’espoir est là, l’espoir de sortir un jour. L’espoir est là…
L’espoir de se repaître de cette chair.
J’ouvre les yeux, me réveillant du rêve, pour observer la lumière, le bleu de mon regard grisé par les années passées dans l’obscurité. Mes jambes tremblantes me portent et je penche ma tête en arrière, inhalant l’air frais, humant avec délectation ce liquide chaud et sucré. Et puis enfin, oh, enfin, mon cœur battit pour de bon.
Mon regard se pose sur l’être face à moi, il était bleu. Un bleu laid et mensonger. Mais un bleu aux connotations rougeâtres. Un bleu qui m’aveugle dans cet azur infini. J’ai faim, si faim que mes yeux vides ont envie de dévorer le bleu. Cette odeur alléchante mais fripée, ce bleu me répugnant mais empli de beauté, je veux à tout prix le goûter.
Mes pieds me portent, la poussière fuit mon être tandis que je tire avec rage sur mes chaînes. Envie de destruction. Envie de sang. Envie de lumière. Envie de savoir. Envie du bleu. J’ouvre ma gueule avec répétition, claquant mes dents dans le vide, réponse à mes chaînes grinçant plaintivement face à mes efforts répétés pour me rapprocher du vivant, de l’azur de cet être que je veux éteindre.
Son regard vide, la faim sur son visage et son sang qui coule de ses poignets et de son cou face à son acharnement. Je crois que cette bestiole tente de t’approcher, étranger. Tu as le droit de t’en aller, ce n’est qu’un monstre après tout, une chose sans conscience.
Oh ! Je sens le flux et le reflux de la vie danser dans mes veines, je savoure peu à peu cette chaleur qui m’avait quitté il y a des années, et je m’étrangle dans la noyade de remords et de violence brutale qui me font tenir debout. Ma bouche s’ouvre, mes dents scintillent, recouvertes de ce pourpre sanglant. Puis, mes cordes vocales vibrent et je peux finalement hurler mes émotions, crier ma faim, chuchoter ma question.
Je hurle, je hurle sans m’arrêter, telle la bête que je suis en fixant l’être baigné de lumière de mes yeux affamés. J’ai faim, je tire sur mes chaînes, j’ai peur, le sang goutte de ma gorge étranglée, je veux savoir, ma sauvagerie me pousse à aller encore plus loin jusqu’à me tuer, quel est mon nom…Oui. Quel est mon nom ?!
« Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!!! »
Mais pour toi, étranger, ce n’est rien d’autre qu’un hurlement bestial.
Qui suis-je ?!
Dernière édition par Mistake le Mar 8 Mai - 20:33, édité 1 fois
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Sujet: Re: [Corrigé] Dans l'obscurité poussiéreuse de son rêve, sa réalité fut brisée par ton sanglant azur Lun 9 Avr - 19:05
Le halo régénérateur s’évapora avec les dernières traces de cicatrice qui couvraient la peau de Grimmjow. A côté de l’orifice significatif de son espèce, un chiffre apparut, autrefois la fierté de la panthère, aujourd’hui il lui rappelait sa débâcle. Un numéro qu’il n’avait pas su gardé intact malgré la puissance qu’il avait accumulé, un chiffre bien dérisoire face à la puissance de certains hommes. Être le Sexta Espada avait pris pour lui un tout autre sens, cela ne signifiait plus qu’il faisait partie de l’élite, qu’il était le sixième Arrancar le plus puissant de Las Noches. Mais bel et bien qu’il existait à Las Noches, cinq êtres plus fort que lui, sans parler de ces Shinigamis qui résidait dans la forteresse d’opale et dont le Reiatsu, presque palpable, était mille fois supérieur au sien. Sa frustration n’avait pas disparu avec la mort de Luppi comme il l’aurait cru, bien au contraire elle n’avait fait que muter en une colère insatiable, en une rage incontrôlable. L’ire du fauve n’avait plus de limite, plus il repensait aux derniers évènements, et plus sa fureur grandissait. Des visages repassaient dans son esprit, les uns après les autres dans un désordre chaotique, les visages de ceux qu’il n’avait pu vaincre, les visages de ceux qui lui rappelaient sans cesse sa faiblesse. Ulquiorra... Shinji… Tosen… Aizen… Et même Ichigo ! Tous l’avaient regardé de haut, tous l’avaient traité comme un être inférieur, tous sous-estimaient sa grandeur ! El Rey Pantera… Cela n’avait donc de signification que pour lui ?! Personne ne le reconnaissait comme le roi qu’il était et si lui-même venait à douter, son existence prendrait fin. Non… Il n’était pas un faible, il n’avait plus rien à voir avec l’infirme Espada déchu d’autrefois. Il avait récupéré son bras, son titre et sa fierté, il était revenu d’entre les morts grandit par sa volonté de détruire, son désir de vengeance, sa nouvelle raison d’exister : Montrer au monde entier qui il était réellement. Grimmjow Jaggerjack n’est pas un Hollow, un Adjuchas, un Arrancar ou un Espada… C’est un roi ! Et tous apprendraient bientôt à le reconnaître en tant que tel…
« Dégage de là, femme ! Ton odeur est insupportable. »
Il jeta un regard méprisant à Inoue et s’avança de quelques pas pour admirer loin de cette pestilentielle humaine son bras gauche, ressuscité par l’étrange magie de cette femme. Pour lui, il n’avait pas retrouvé un bras, il en avait gagné un autre plus fort que l’ancien et qui servirait à merveille sa vendetta. Le tout nouveau « bras de la vengeance ». Malgré lui, il ne pouvait s’empêcher d’admirer les capacités de la prisonnière d’Aizen. Son pouvoir de régénération dépassait l’entendement, on eut dit qu’il était capable de recréer ce qui avait été détruit. Dans un sens, c’était la Némésis de Grimmjow, lui qui avait choisi la voie de la destruction était maintenant confronté à un pouvoir capable d’occulter toutes traces de sa violence. Un pouvoir qu’il aurait dû craindre. Mais il ne voyait pas les choses ainsi, de son point de vue, Inoue était une arme suffisamment bien conçu pour qu’on sous-estime son potentiel tant qu’on n’avait pas mesuré l’étendue de ses pouvoirs. Et lui, Grimmjow Jaggerjack avait eu cette chance inouïe d’en être le témoin. A présent il comprenait pourquoi Aizen s’était emparé d’une humaine au demeurant si fragile : il souhaitait utiliser sa capacité dans sa guerre contre la Soul Society ! L’Espada rendu indestructible par cette femme n’aurait aucun mal à éradiquer tous les Capitaines Shinigami et leurs lieutenants. Le Gotei 13 perdrait ses piliers, le Hueco Mundo vaincrait et l’univers tout entier tomberait entre les mains du Parjure. Si le Shinigami renégat parvenait à convaincre Inoue d’être son allié, où à exploiter par n’importe quel autre moyen ses capacités, le sort de cette bataille en noir et blanc serait scellé. Dire que l’avenir de trois mondes reposait sur cette pitoyable fillette... Rien qu’à cette pensée Grimmjow eut envie de vomir. A la place, il lança un regard étincelant à Inoue qu’elle prendrait certainement pour un remerciement silencieux, alors qu’en vérité, il s’agissait plutôt de convoitise. Oui, cette créature qui le dégoûtait venait de trouver néanmoins une place dans ses projets et tout d’un coup, son odeur était bien moins nauséabonde qu’auparavant… Il détourna les yeux et se mit à sourire à pleine dent, son expression animale ne laissait présager rien de bon quant au sort qu’il réservait à celle qui, un instant plus tôt, l’avait sauvé d’une mort certaine.
Mais Grimmjow était un monstre et rien n’aurait pu changer sa façon de procéder.
Les cliquetis d’une chaîne qu’on essaye de briser et des grognements frustrés attirèrent l’attention du félin. Sa réflexion sur la vengeance était terminée et l’instant présent reprenait toute son importance maintenant qu’il avait trouvé un sujet d’intérêt. Ce n’était certainement pas Luppi l’origine de ce boucan, même un Hollow aux capacités de guérison extraordinaire n’aurait pas pu survivre au traitement de la panthère. S’agissait-il d’un habitant de Las Noches attiré par le fracas de leur combat ? Grimmjow serra les poings en imaginant Tosen apparaître au détour d’un corridor, venu pour le punir de ce massacre qu’Aizen ne tolérait pas. Mais le Shinigami ne pointa pas le bout de son Zanpakuto, alors le Sexta se demanda si Luppi possédait quelques Fracciones qui aurait pu satisfaire sa soif de combat en souhaitant venger la mort de leur maître. Il n’en fut rien. Le corridor était désert bien que tâché à divers endroit par le sang du poulpe, face à Grimmjow il n’y avait d’ennemis d’aucune sorte ; juste un mur en partie défoncé par les Ceros du Hollow. C’était justement de là que venait le brouhaha qui ne cessait pas. Derrière les ruines de ce rempart nacré, quelque chose s’agitait dans l’ombre d’une pièce isolée. Le fauve s’approcha, poussé par une curiosité qu’il n’avait jamais soupçonné, et jeta un coup d’œil à l’intérieur de cette salle par l’une des fentes. Il y découvrit un spectacle morbide et déstabilisant… Pour un humain.
Là, une créature humanoïde recroquevillée dans l’obscurité, lèche avec extase le sang qui se répand d’une tête coupé et tente de dévorer ce maigre diner, sans succès. Cette privation la plonge dans une hystérie inconnue des Shinigamis comme de la plupart des Hommes, mais pas de Grimmjow. Incapable de briser ses chaînes pour se repaître d’une nourriture tant espérée, elle s’écrase la tête contre le sol jusqu’à ce que les dalles opales de Las Noches soient défoncées, et que le sang coule sur son visage de macchabée. Son délire, l’Espada ne le comprend que trop bien, c’est celui d’une bête en cage et affamée, à qui l’on fait miroiter l’ombre insaisissable d’un repas, sans jamais lui accorder la moindre bouchée. Lui-même avait enduré le même type de torture lorsqu’il eut perdu son bras, comme un fauve à qui on retire les griffes, tant de proies s’étaient joués de sa faiblesse, tant de « diners » lui avaient échappés. Ichigo…
Sans même s’en rendre compte, Grimmjow n’était plus qu’à quelques centimètres de cette chose qu’il avait du mal à identifier. Vaguement humain, il crut discerner un trou de Hollow sur sa poitrine… Ou poitrail ? Son sexe non plus n’était pas discernable au milieu de ce tas d’os, de chair et de sang qui tentait de se soustraire à l’étreinte solide des chaînes. Rien, rien de ce que pouvait voir l’Arrancar chez cet être ne semblait venir de ce monde, comme si l’absence de liberté lui avait drainé toute trace de genre ou de race. Il ne s’agissait ni plus ni moins que d’une créature anonyme et affamée. Sans état d’âme, l’Espada mis fin à tous ses espoirs en explosant le crâne de Luppi d’un puissant coup de talon. Par simple sadisme. Le sang gicla sur le corps squelettique du prisonnier qui se relève aussitôt, non pas dans un mouvement de dégoût, mais plutôt dans un élan de rage. Ses paupières closes se sont ouvertes un peu plus tôt, mais c’est seulement maintenant que le Sexta peut contempler les deux saphirs qui brillent dans ses yeux, enfoncé dans son crâne comme si on les y avait forcés. La seule trace de vie qu’on peut voir sur ce corps décharnée se trouve dans ce regard ardent, consumé par la rage silencieuse de punir cet opportun qui, comme les autres, lui a fait miroiter l’illusion du salut. Les mâchoires de l’aliéné se referment dans le vide à plusieurs reprises, cherchant la chair de Grimmjow qu’elles pourraient lacérer avec colère afin de rassasier cet appétit vorace qui le consume, tout en faisant souffrir celui qui le torture. Le claquement régulier de ses dents chantent avec le grincement systématique des chaînes, pourtant ce concerto n’atteint pas le félin, il est trop concentré sur cet être qui cherche à le détruire malgré son état proche de la mort. Il est fasciné par cette volonté qui pousse la créature à la violence alors même que le trépas la guette avidement. Pendant un court instant, il a l’impression de contempler ses propres yeux au fond desquelles brille la flamme de la destruction. Et le charme se brise au moment où le silence se retire…
Un hurlement animal s’échappe de la gorge du squelette, son cri strident arrache une mimique irrité à l’Espada qui réagit automatiquement à cet acte déplaisant par un élan de véhémence qui lui est si singulier. Sans changer un instant d’expression, son bras solide se tend, ses muscles se crispent, sa main se referme sur le collier d’acier du déplaisant individu, faute d’attraper sa gorge, avant de le clouer contre le mur violemment. La bestiole, trop fragile pour s’échapper de cette poigne de fer ne peut que contempler la colère sur le visage de son agresseur, sa réaction ne viendra pas tout de suite, peut-être est-elle sonnée ? Pourtant son regard n’a pas sillé et la même étincelle de vie semble y danser.
« Qu’est-ce qu’un déchet dans ton genre fout ici !? Et n’essaye pas de me mordre putain de clébard, où ta tête finira comme la sienne ! »
Il y avait une odeur chez cette créature que Grimmjow appréciait malgré le ton qu’il employait avec elle, un mélange de sang et de mort qui l’enivrait... Le doux parfum du massacre. Quoiqu’il en dise, l’Espada était bien plus intéressé par cette chose qu’il n’y laissait paraître, mais encore fallait-il qu’il sache de quoi il s’agissait réellement.
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Sujet: Re: [Corrigé] Dans l'obscurité poussiéreuse de son rêve, sa réalité fut brisée par ton sanglant azur Lun 9 Avr - 20:50
How much deception can you take ? How many lies will you create ? How much longer until you break ? Your mind's about to fall And they are breaking through, They are breaking through, Now we're falling, We are losing control
Il s’approche, il s’approche de cette démarche lente et disgracieuse, dans le hurlement que je projette, ses pieds effleurent à peine le sol, mais je peux tout de même sentir cette puissance, cette ombre aux yeux de félidé caressant ses épaules. Je ne peux que grogner, je ne peux que hurler, face à tant d’étrangeté. Pourtant, je ne me pose aucune question, qui est-il ? Que veux-t-il ? Pourquoi le bleu, l’horrifiant bleu ? Qu’importe, je hurle, c’est la seule réalité. Ma souffrance est là, c’est la vérité, l’immanquable vérité. Le cri s’intensifie, continu et sauvage, il se répand sur les murs légèrement éclairés par la lumière insalubre. Voilà bien des années, peut-être des secondes, peut-être des minutes, que l’on n’était pas venu m’ouvrir la porte de l’espoir. La poignée rouillée semble grincer sous les efforts de l’ombre se cachant derrière. Et moi ? Je ne trouve rien de mieux à faire que de bloquer cette porte, faisant impasse à mon propre espoir par ma férocité indomptable…Je suis une idiote, je suis un monstre, je ne suis rien d’autre que des griffes lacérant l’air en quête de cette chair immanquable. L’odeur délectable du sang titille mes sens, de plus en plus, au point que mon hurlement s’intensifie, au point que l’étranger arrive à me bloquer contre le mur froid de ma souffrance.
Je ne cille pas, qu’aurais-je dû penser ? Qu’aurais-je dû murmurer ? Mon dos se fracasse contre les pierres dures, la poussière rougeâtre qui recouvre ma prison et moi-même tombe mollement par terre. Je tousse, je crache, mais je ne gémis pas, non, je n’ai plus la force de communiquer ma souffrance et mes questions…Mes pieds ne touchent pas le sol, le silence reprend place, tandis que je me répugne du bleu, tandis que je fronce mon nez de dégoût et de gourmandise face à son humus exquis.
« Qu’est-ce qu’un déchet dans ton genre fout ici ?! Et n’essaie pas de me mordre putain de clébard, ou ta tête finira comme la sienne ! »
Ce que je fais ici ? Mes yeux s’illuminent de cette nouvelle violence. J’ouvre mes lèvres, j’ouvre mes lèvres dans un silence que je hais depuis trop longtemps, mais rien ne vient non, rien, sauf la cause même de mon existence. Qu’est-ce que je suis ? Que fais-je dans cette prison ? La réalité m’aveugle, la réalité me lacère et m’étouffe dans mes remords. Son image me revient en tête, le rouge de ses cheveux, le rouge qui recouvre mon corps. Je suis ici parce que j’ai tué, j’ai tué le seul être qui m’ait tendu une main salvatrice, le seul être qui n’a pas été effrayé par l’erreur de ma vie. Je ne suis rien, aux yeux du monde, et ce rien qui me consume et m’enflamme, ce rien qui me titille et me grignote, avait été comblé par sa présence, une présence que j’ai détruite de mes propres mains. Je suis pire que tout, je suis un fléau à moi seule, ma seule existence est la cause de mon enfermement ici. Pourtant, en cet instant, en cette surprise où je me demande pourquoi le bleu n’a pas fuit, pourquoi ce regard azuré me fixe sans effroi, je me prête à espérer…A espérer à nouveau cette main que j’ai souhaité un nombre incommensurable de fois dans ma geôle étouffante.
Mais rien ne vient d’entre mes lèvres desséchées, je suis mollement immobile, en cette seconde où je me rends compte, en cette seconde où je bloque encore une fois la porte de mes espoirs pour que son porteur ne puisse me tirer de mes ténèbres de folie. Je l’observe sans état d’âme, sans raison ni humanité, cherchant le rouge que j’avais entraperçu dans ce flou bleuté, cet écœurant bleu qu’il arbore avec dignité. J’ai envie de déchirer ce bleu, je désire le lacérer, le gober, le réduire en miettes pour retrouver cette lueur pourpre. Son odeur est répugnante, sa couleur détestable, mais j’y retrouve un humus exquis qui attise ma faim tout en la réduisant à néant par ce regard qu’il me lance, par cette puissance avec laquelle il me cloue au mur, prêt à me détruire.
Je suis piégée, et cela me met en rage, tellement en rage que je montre à nouveau les dents, tellement en rage que je tente d’atteindre sa main de ma gueule, grondant ma fureur, grondant ma sauvagerie et mon besoin éternel d’assouvir mes désirs. Lâche-moi, étranger, lâche-moi et donne-moi ce nom. Pourtant, tu n’entends pas, tu n’écoutes pas mes suppliques dans mon hurlement. Je ne peux pas te répondre, félidé, je n’arrive plus à examiner les faits, à reconnaître mon environnement dans la chaleur écrasante de ma faim. Dis-moi, étranger, tu es bien un félin pour me regarder ainsi, n’est-ce pas ?
Je hais les félins.
Mes jambes répondent enfin à mes appels, je ne veux qu’une chose, atteindre cet homme, l’atteindre et goûter son sang, le détruire et l’aveugler malgré ses avertissements. Mes pieds griffent son bras, en quête d’un appui, en quête d’y laisser une trace avec tout l’acharnement du monde. Je gronde, je montre les dents sans le quitter du regard, et ma main d’os usée et grisée tire sur sa chaîne en tentant d’attraper de ses griffes le visage du félidé. Les dents continuent de claquer, le grognement s’intensifie, je n’arrive pas à l’atteindre…Je n’arrive pas à l’atteindre ! Le sang m’enivre, l’odeur du rouge excite ma férocité sans que je ne puisse la retenir. Un flot de sauvagerie, une marée inhumaine et instable qui me pousse au-delà de mes limites.
Mon bras gauche tire et tire encore, dans un sourire sadique, dans une lueur animale. Je veux le dévorer, je veux voir le rouge dominé ce bleu me faisant jaillir de mes gonds. Mon corps ne répond plus aux appels de la raison, mon âme s’endort peu à peu, c’est à peine si je réussis à observer ce qui se passe. Tout ce que je sais, c’est que la bête que je suis tente désespérément d’envoyer cet appel à l’aide, de jeter sa faim au visage de ce détestable azur. Les chaînes grincent, le mur commence à gémir. Finalement, mon sourire s’étire dans ce regard fou et affamé. Finalement, la pierre à laquelle est scellée la chaîne se déplace dans une lenteur insoutenable, dans les craquements de mes os. Mes dents effleurent sa main, la mienne osseuse peut enfin attraper son bras. J’ai gagné. Oui, j’ai gagné. J’ai réussi à atteindre le bleu, j’ai réussi à l’atteindre et je vais enfin pouvoir faire jaillir le rouge de ses veines, de son odeur attirante.
Le sourire du monstre s’étire davantage tandis qu’elle tente de te faire saigner, dans sa sauvagerie insoupçonnée. Tandis qu’elle s’aventure à nouveau sur le fil de la mort qui rit de ses erreurs. Étranger, félin, azur, tu ne l’entends pas susurrer ces mots dans ce râle détestable ?
Qui…suis-je…?
Je n’arrive pas à déchirer sa chair, je vois bien que je n’ai plus de force, mais je continue inlassablement ma quête. Mon nom. Mon utopie. Mon idéal. Il m’aveugle dans ma faim et ma douleur. Ma tête part en arrière, frappant la pierre de dégoût et de fureur. Je ne peux pas le déchirer, je ne peux pas voir son rouge. Ma mâchoire se serre, ma folie m’envenime et je pousse un dernier hurlement. Tue-moi, étranger, je n’attends que ça. Mets fin à cette ignoble vie qui m’empêche de rattraper son dos tourné. Tue-moi sans pitié, car c’est tout ce que je souhaite, c’est tout ce que je désire dans mon infâme faim éternelle. Je suis une Erreur, pour penser ainsi…
« Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!! »
Le cri s’étouffe.
« Je ne...sais...pas… »
Le cri s’éteint.
« Qui suis… »
Le cri se meurt.
« je…? »
Je ne sais pas…Je ne sais plus…Je ne sais rien. Je suis perdue et enchaînée pour une raison qui m’est inconnue. Ce n’est pas parce que je l’ai tué, que je suis ici. Ce n’est pas parce que j’ai volé toutes leurs énergies, que je suis enchaînée. Non, je me rappelle. Je me rappelle de ce visage haïssable, de la raison de ma folie. Je me rappelle de son sourire et bien que je n’arrive plus à parler, mes yeux s’illuminent de la plus ignoble et boueuse des rages.
« Aizen ! »
Je veux tuer Aizen. Je le chuchote dans ce râle ignoble, dans le sang qui s’écoule de mes lèvres et que je lèche pour n’en perdre aucune goutte. Je veux tuer Aizen. Ma faim me pousse de nouveau à hurler, de nouveau à me débattre de l’étreinte du bleu. Ne me touche pas ! Ne me touche pas, félin ! Ma main osseuse craque, mon hurlement envahit l’air et mes tympans. Je veux le dévorer, je veux repaître ma faim et ensuite…Oui ensuite, tuer l’auteur de ma douleur, retrouver un nom que je n’ai jamais porté, retrouver le rouge de ses cheveux. Mais avant cela, étranger, lâche-moi et laisse-moi m’en aller, car tu ne peux écouter mon hurlement !
« Aizeeeeeeeeeeeen ! »
Je tousse, je m’étrangle, je me débats en laissant mon sang goutter sur le sol froid. J’ai faim, je veux dévorer le bleu, j’ai faim et je tente désespérément de retrouver ma raison de vivre. Mais les abysses sont trop profondes, les abysses m'ont déjà attrapés.
Le monstre continue de combattre la force que tu représentes, continue de montrer les dents à la puissance que tu arbores. Ce n’est qu’une chose sans nom, ce n’est qu’un être sans histoire, mais elle a si faim cette chose, qu’elle ne sait plus quelle porte emprunter pour se faire entendre, pour retrouver la lumière qui l’a quitté. Étranger, son cri résonne sur les murs, tue-la tant qu’il est encore tant, si tu as pitié de son besoin de destruction.
J’ai faim, j’ai soif du rouge, j’ai faim, j’ai besoin de détruire le bleu. Et dans cette quête anonyme, je me rends bien compte que ma sauvagerie est le seul chemin qui me mènera vers ce que j’ai toujours souhaité…Mais qu’est-ce que j’ai toujours souhaité…?
Je ne sais même plus quel est mon désir le plus cher...
Invité
Sujet: Re: [Corrigé] Dans l'obscurité poussiéreuse de son rêve, sa réalité fut brisée par ton sanglant azur Mer 11 Avr - 18:07
Ce n’est pas un humain… Ni un Hollow… Ce n’est pas une femme… Ni un homme… C’est moins qu’un animal, moins qu’un insecte… Mistake ?
Ses ongles, ou plutôt ses griffes tentent de lacérer le visage du félidé. Il ne réagit pas, ne frisonne même pas de dégout face à ce bras décharné qui tente de lui arracher la tête malgré ses chaînes. Il reste impassible même lorsque la bête tente de le mordre à plusieurs reprises, sans parvenir ne serait-ce qu’à l’effleurer. Face à cette déferlante de rage qui secoue le corps de cette âme démente, il ne ressent rien d’autre que la fascination. Il n’y a qu’un être à ce point dominer par la soif de sang pour voir chez cette créature ignoble une beauté insoupçonné. Les yeux de Grimmjow brillent d’une convoitise qu’il n’avait jamais autant éprouvé auparavant. Cette chose, peu importe ce que c’était, lui donnait l’inspiration d’une destruction totale et sans défauts. La pureté d’un monde ravagé par le chaos et la mort. Jamais il n’avait vu un songe plus doux que celui-ci. A ce moment le visage d’une femme aux cheveux roux se planta dans son esprit, bien malgré lui, mais fut chassé par un contact froid et répugnant sur son bras. L’Espada baisse le regard et lève un sourcil, vaguement surpris par ce membre squelettique qui lui enlace le poignet, par cette expression de délire heureux qui s’est collé à ce visage crasseux. Qu’espère-t-il ce démon asexué ? Lui arracher un membre et s’en repaître par la suite en tout impunité ? Le faire souffrir, lui, le Sexta, le Roi ? C’est au tour du fauve de sourire à pleine dent, c’est à son tour de montrer l’expression de son visage lorsque la folie s’en est emparé. Ce fasciés, la Chose ne semble pas le supporter. Elle cherche tout d’abord à lui arracher avec ses dents, sans effets, s’acharne sur son bras pour lui imposer une mimique de douleur, en vain. Le sourire de Grimmjow reste imperturbable, fier et narquois, il lui rappelle sa supériorité incontestée, qu’elle refuse d’accepter. Dans un élan de démence, son crâne vient frapper le mur opale de sa prison, comme il l’avait fait un instant plus tôt contre le sol. Un grognement remonte le long de sa gorge, parvient jusque dans sa bouche et s’échappe de ses lèvres sous la forme d’un hurlement de rage.
« JE T’AI DIT DE LA FERMER ! »
Un bruit sourd interrompt ce cri, tandis qu’une bile pourpre coule le long du menton de l’abomination. Dans son estomac s’est logé le poing violent d’une colère qui n’est pas la sienne. La souffrance semble avoir remonté tout son corps, l’agitant de spasmes par endroit tout en ayant une sorte d’effet apaisant. Sa tête ne martèle plus le marbre avec frénésie, son bras est retombé, paisible, abandonnant son emprise sur celui de Grimmjow. Ses yeux se révulsent sous le choc mais ses paupières ne semblent pas vouloir tomber.
« Je ne...sais...pas… »
Surpris, le fauve relâche son étreinte…
« Qui suis… »
La créature glisse le long du mur…
« je…? »
...Avant de finir par épouser le sol comme un pantin désarticulé. Inconsciente. L’Espada contemple à nouveau cette chose qui lui semble maintenant bien fragile, vulnérable. Ses mots résonnent dans son esprit comme une énigme à laquelle il n’a pas plus de réponse qu’elle.
« Qui suis-je ? »
Rien. Tu n’existes pas. Tu es ici sans être là. Ton corps, ton esprit, ton âme ne sont pas définis. Tu n’es qu’une aberration que l’on a voulue caché au monde. Un être doué de parole mais sans aucune raison. Pourtant, tu n’es pas une coquille vide. Il y a en toi autre chose que le néant dans lequel tu vis depuis longtemps… La perle de la destruction. Il n’y a que Grimmjow pour voir une telle chose chez toi, et ça suffira à te sortir de cet endroit. Il te donnera une réponse, et peut-être tu l’accepteras. Mais quoiqu’il en soit, il est peut-être temps d’en finir avec tout ça…
Le Sexta a enlevé son masque de sauvagerie depuis un moment déjà, comme à chaque fois qu’il est confronté à un problème d’une autre nature que le combat. Cette fois-ci son dilemme est de savoir si cette créature à moitié-morte vaut la peine qu’il s’occupe d’elle plus longtemps, où qu’il abrège ses souffrances immédiatement. C’est elle qui trouvera une solution à ça, juste en ouvrant les yeux, juste en prononçant un son, un mot, un nom…
« Aizen ! »
Comme un ancien cauchemar qui resurgit dans le sommeil. Comme un mauvais souvenir qui refait surface. Comme une vieille blessure qui se réveil. Dans l’esprit du félin, le visage d’Aizen reprend sa place et ce songe lui fait serrer les poings.
« Aizeeeeeeeeeeeen ! »
A nouveau le cri du cœur est interrompu par la violence du tueur. D’un geste vif il saisit la chevelure immonde de l’infamie, la soulève du sol comme le déchet qu’elle est et plante son regard glacé dans ses yeux vitreux. Son corps tremble d’une fureur qu’il contient avec peine, comme il serait facile de réduire cette chose futile à l’état de poussière stérile. Comme il serait apaisant d’éclater son crâne fragile contre le sol de la geôle, quel plaisir ce serait de se vautrer dans le sang noirâtre de son cadavre éventré… Aizen, ce nom n’appelle qu’à la destruction. Grimmjow se contrôle bien malgré lui, son sang bouillonne, ses muscles se crispent, son corps tout entier le supplie de mettre fin au supplice. Mais il tient bon, contrairement à cette créature absurde, cet Arrancar est doué de raison, et sa raison suffit à contenir la rage qu’elle lui inspire. Son regard s'enflamme, ses yeux étincèlent d'une rare cruauté, pourtant ce n'est pas à cette chose qu'elle est destinée.
« Aizen… C’est lui qui t’as fait ça ? Tu le hais n’est-ce pas ? Dis-moi… Aimerais-tu te nourrir de son foie ?! »
Il aurait été bien naïf de croire que chaque sujet du Renégat lui était loyal et dévoué comme Ulquiorra. Non seulement le Sexta Espada ne se considérait absolument pas comme un « serviteur » du Shinigami, mais encore moins comme l’un de ses fidèle soldat. Depuis tout ce temps il n’avait qu’une raison de le suivre : le pouvoir. Grâce à Aizen, l’Adjucha s’était mué en une Bête de l’Apocalypse dont les ravages dépassaient l’entendement. Il avait blessé, tué, massacré, anéantit toutes les créatures auquel il s’était confronté au milieu des flammes de la destruction et du sang de l’abnégation. Le Maître de Las Noches lui avait donné plus qu’il n’en demandait, il avait fait de lui l’Emissaire du Chaos et n’attendait rien d’autre de lui. Mais c’était une erreur de penser ainsi. En échange de cette merveilleuse puissance le Parjure demandait allégeance et soumission. Deux choses que la nature de Grimmjow ne pouvait céder qu’au détriment de sa fierté et son libre arbitre, essentiels à son existence. Ne pouvant répondre à ses attentes, il avait été répudié, déchu, humilié comme un vulgaire jouet qui ne plairait plus. Le Parjure avait repris tout ce qu’il lui avait donné. Mais la panthère blessée s’était relevé, échappant de peu aux charognards, elle était prête à se venger de celui qui l’avait attaqué. Quitte à s’associer avec les créatures les plus répugnantes qui soient, tant qu’elles partageaient cette même haine d’Aizen…
Invité
Sujet: Re: [Corrigé] Dans l'obscurité poussiéreuse de son rêve, sa réalité fut brisée par ton sanglant azur Jeu 12 Avr - 23:49
Le noir, la solitude. La peur, la torture. Les immondes ténèbres et cette chose qui me susurre, à quel point je suis seule, à quel point je ne suis rien. Non. Rien. La douleur est innommable, immanquable. La souffrance me lacère dans sa folie illusoire. Aussi illusoire que le rêve qui me sert d’oreiller, que le songe qui me permet de fuir la réalité. Cette vérité insoupçonnable et tortueuse, cette vérité si brutale et sanglante, aussi sanglante que tes cheveux rouges. Je ne suis rien, et pourtant, oh oui pourtant, j’espère te revoir un jour, j’espère à nouveau ton regard et tes lèvres. J’espère… Mais tu ne reviens pas, tu n’es jamais revenu car je t’ai chassé de ma vie, je t’ai moi-même détruit. Je suis le pire des monstres pour avoir osé te dévorer et te briser, Sanity…Alors, je reste enchaînée, ma cheville saignant, mes os gémissant, mes oreilles bourdonnant et mes lèvres s’ouvrant pour tenter d’adresser un cri à ce dos tourné, à ce visage que je ne verrais plus jamais, à cette ombre qui s’enfonce dans le noir sanglant de l’oubli…Mais rien ne vient d’entre mes lèvres douloureuses, pas un cri, pas un murmure. Seulement des larmes de regrets, de remords qui ricanent inlassablement de ma bêtise.
Je suis seule désormais, je suis seule dans ma boue, seule dans ces ténèbres, seule sans pouvoir échapper aux hurlements de ma folie. La chaîne me retient, la vie m’empêche de t’attraper, de t’effleurer, de ne plus te perdre. Mais c’est déjà fini, tu es parti, et tu ne reviendras jamais car je t’ai noyé dans mes erreurs, je t’ai assassiné et ai enterré mon propre cœur, car je ne suis qu’un monstre, un simple monstre ne pouvant même pas fixer le ciel pleurant ta mort. Sanity…Je suis fatiguée de ton absence. Sanity, je voudrais embrasser ton rouge. Je connais désormais la raison de mon enfermement, je sais maintenant pourquoi le sourire de cet homme me débecte tant. Ton dos ne se retournera plus, tu ne me souriras plus, tu ne m’enlaceras plus, tu ne me rassureras plus, car tu es mort, rouge de mon bonheur, pourpre de mon malheur. Tu as été tué par mes mains ignobles et laides, couvertes de ton sang, du rouge que j’adulais tant. Et par ce simple acte, par ce simple geste, me voilà enfermée dans la pire des prisons, me voila recroquevillée sur moi-même, à pleurer ma torture constante et éternelle, à verser mes larmes infinies qui gouttent lentement, petit à petit, sur le sol sans fin de mes nuits. Sanity, je suis enchaînée à la vie, sans pouvoir te rejoindre. Sanity, je lacère cet endroit de ma folie. Sanity, mon dieu, mon soleil, ma nuit, je suis condamnée à vivre encore et encore la peine de ton crime, la peine d’avoir perdu le seul être qui ai aimé la chose sans nom que je suis…
Il a enfermé ma folie. Il a enfermé ma vie. Il a enfermé mon regard. Il a enfermé mon sourire. Il a tout gâché…J’ai tout gâché. Sanity…Sa…ni…ty
« Je ne savais pas que les hollows pouvaient pleurer. »
Je me rappelle de cette phrase, un léger sourire étire mes lèvres desséchées. Mon regard glacial observe le plafond sans lumière, absent et empreint de ce calme attristé de la mort elle-même. Je pensais qu’il allait me tuer, ce bleu commençant à gober le rouge de mon monde. Je pensais qu’il allait répondre à mon souhait le plus cher et briser la chaîne qui m’empêche de rejoindre mon utopie, mon bonheur, qui m’empêche de faire disparaître ma rancœur. Il tient ma crinière ensanglantée, sans dégoût et je vois dans son regard, malgré ma folie, que le bleu sans pitié est en fureur, d’une fureur si sauvage qu’elle pourrait me noyer sans attendre. C’est ce que je souhaite, étranger. Tue-moi sans hésiter. Je ne supporte plus le masque de la faim, je n’arrive plus à contrôler le monstre que je suis. Le déguisement me colle à la peau, bleu indomptable, si bien qu’il se prête à penser qu’il peut m’englober. Je ne suis qu’un objet de carnaval, qu’une marionnette de cette sauvagerie née de mon chagrin et de mes erreurs, née de mon amour et de ma rancœur. Azur ensanglanté, tranche-moi la gorge pour que le peu de rouge qui reste dans mes veines imprègne le sol, imprègne ma triste histoire sur ces murs. L’histoire d’une chose sans nom, qui du début à la fin n’a subi que la déception et la cruauté. Brise ce masque fourbe, étranger, que je puisse à nouveau effleurer ses lèvres rougeâtres…
« Aizen…C’est lui qui t’as fait ça ? Tu le hais n’est-ce pas ? Dis-moi…Aimerais-tu te nourrir de son foie ? »
Mes yeux s’agrandissent, reprennent la couleur de la férocité. Ma folie m’étouffe, ma folie m’étrangle et m’empêche de respirer. Le monstre ouvre sa gueule ignoble pour pousser un cri silencieux ; le silence de la rage. La rage au corps, la rage aux tripes, la rage du sang et de la violence, la rage elle-même qui coule en moi et avale goulument ma raison pour prendre possession du peu qu’il me reste. L’image d’Aizen torture ma rétine, s’imprimant sur le plafond obscur, s’imprimant sur l’image de Sanity lui-même. Mes dents claquent et grincent constamment, accompagnant les pleurs de mes chaînes, du supplice que le bleu m’inflige par ses simples questions. Bleu, je te hais. Je te déteste pour ainsi me faire subir mes remords, mes regrets et cette envie illicite de son sang.
Aizen…Je le hais. Mes mains se contractent. Je le hais. Le sang coule de mes paumes. Je le hais. Elles s’agrippent à mon visage. Je le hais. Elles s’implantent dans ma chair. Je le hais. Des spasmes secouent mon corps. Je le hais. Elles lacèrent ma peau tombant en copeaux sur le sol. Je le hais. Un sourire sadique étire mes lèvres, fait étinceler mes canines. Je le hais. Je le hais. Je le hais. Je le hais !
« Je ne veux pas…de son foie… »
Le regard du monstre plonge dans le tien, étranger. Ses yeux paraissent presque rouges tant ils sont emplis d’une folie et d’une sauvagerie incommensurables. Elle étire son sourire jusqu’à ses oreilles, riant presque de sa situation. Sais-tu ce qu’elle ressent, baignant ainsi dans son sang et sa chair à vif ? Ce n’est plus de la haine, à ce stade. C’est juste un besoin de destruction massif qui fêle la chaîne de sa main gauche. Après tout…Tu as aussi le droit de briser sa prison, Bleu, tu as aussi le droit de détruire le rouge qui la retient dans l’infime reiatsu qui s’échappe de la chaîne abîmée.
« Je veux juste le…noyer dans le Rouge…L'égorger dans le Noir...»
Le rouge qu’il a massacré. Le rouge qu’il a enfermé. Le rouge qu’il a osé détruire sous mes yeux…Oui, je veux le tuer dans le sang qu’il a fait coulé, je veux qu’il mélange le sien avec celui qui s’échappe de mes rêves. Je veux que le pourpre qui le maintient en vie disparaisse tout comme lui, dans le chaos éternel de la torture qu’il m’a infligé durant cette dernière éternité. Mon sourire s’étire encore plus, mon corps s’embrigade dans cette fureur noirâtre, dans l’infime reiatsu qui est libéré. Bleu, devrais-je t’être reconnaissante ? Azur, ta simple présence m’a réveillé du doux rêve pour me plonger dans le cauchemar que je tente à jamais de fuir. Je te déteste pour ainsi envahir mon univers chaud et le remplacer par ta glace. Tu réveilles la bête en moi, l’erreur qui m’empoisonne. Tu la réveille et le pire dans tout ça, c’est qu’elle est fascinée par la perfection de ta destruction. Moi, je veux juste que tu t’en ailles, étranger. Pars d’ici, ne reviens jamais. Ne tente plus de me réveiller, n’essaie plus de briser les faibles remparts que j’ai construit de mes bras sanglants pour ne pas succomber à la folie. Je veux simplement supprimer ton bleu qui contamine le rouge de mon monde, et d’une main tremblante, je ferme à clé la porte de mes espoirs pour rester à jamais dans les souvenirs endeuillés que j’ai tant de fois bercé. Sanity…Sanity…Je ne veux pas que tu entres dans mon univers, étranger, je ne veux pas que tu précipites ma chute dans les abysses innommables qui m’attendent.
La chose relève son regard vers un ciel absent, la créature laisse tomber mollement au sol son sang. Un filet coule sur ton bras qui la retient, de par le sien qui serre ton poignet, dans cet infime reiatsu qu’elle tente d’utiliser pour se délivrer. Elle sourit, dans cet instant, elle sourit dans sa folie, dans son envie meurtrière. Elle sourit et pourtant, quelque chose ne va pas. Tu le vois bien, sans vraiment le remarquer ; des larmes coulent sur ses joues creuses. Tsk…Comme si une chose aussi laide pouvait avoir une âme. Tue-la, étranger, elle ne vaut même pas la peine qu’on la regarde.
Je m’enferme dans mon monde, je tremble de peur intérieurement, effrayée à l’idée qu’il pourrait défoncer la porte pour m’étrangler. L’étranger n’est pas comme moi, l’étranger n’est pas comme la bête qui m’empoisonne. L’azur est une couleur haïssable et pourtant, trop puissante. J’ai peur qu’il ouvre la porte, j’ai peur de ses mains qui chercheraient à m’étrangler, à m’arracher la jugulaire pour laisser mon sang giclé dans mon univers…Mais finalement, n’est-ce pas cela que je veux ? Mais finalement, n’est-ce pas ce que tout à chacun souhaite ? Je devrais t’être reconnaissante, étranger, tu es entré et tu ne t’es pas enfui en voyant l’horreur que je suis. Non, tu m’as fixé de ton azur, et ce regard, je le hais, il me débecte tant il est opposé au rouge de mes rêves et de mon bonheur. Je veux te tuer, étranger, je veux te massacrer et en même temps, je veux que ce soit toi qui m’éventre. Oui…J’aimerai que tu brises cette chaîne, de la fureur qui t’entoure, j’aimerai que tu me libères de cette vie, de ce que je n’ai jamais été pour enfin rejoindre ce dos tourné. Par pitié, étranger, tue-moi car je ne supporte plus ce que je suis…
Je ne suis rien. Maintenant que je regarde mes mains, maintenant que je te vois, je me rends bien compte que je ne suis rien. Même recouverte de sang, je reste sans identité, même à la recherche de mes désirs, je continue à être ce monstre. Je suis insignifiante, repoussante, écœurante. Sans raison, sans objectif. Sans rien. Et même ce rien que j’arbore a l’air faux. Que suis-je dans ce cas ? Ni un tout. Ni un rien. Ni un chaos. Ni un paradis. Même mes larmes ont l’air de me fuir. Depuis que je suis morte, depuis cet instant, personne ne m’a regardé, personne n’a voulu m’accueillir et m’aimer. Je ne me suis pas développée, contrairement à chacun, je suis seulement une mauvaise herbe, rachitique et desséchée, qui se transforme petit à petit en une poussière étouffante. Sanity, oui, Sanity a été le seul à me remarquer, dans le noir qui m’entoure et me noie. Son rouge m’a guidé, il m’a montré la lumière, par cette simple question, par cette simple évidence et ce sourire qu’il m’a accordé…Le rouge n’a jamais été pour moi, en ce jour, une si belle couleur. Je veux le retrouver, je veux l’effleurer, je veux pouvoir à nouveau ressentir cette chaleur, ces émotions et ces rires…
« Je ne savais pas que les hollows pouvaient pleurer. »
Mon sourire est empli de sadisme, mais mes larmes débordent de remords. Le passé remonte dans ma gorge, la folie se mélange à la raison. Ma voix fluette, dans un chuchotis douloureux laisse passer ces mots, cette phrase qui n’avait d’importance pour personne mais qui, pour moi, était la lumière.
« Je ne savais pas…que les hollows pouvaient pleurer…qu'il a dit. »
J’ai trop souffert, beaucoup trop. J’aimerai que l’on mette un terme à tout cela, à mon semblant d’existence. Pourtant, étranger, tu n’as pas l’air de vouloir répondre à ma requête…Je te hais encore plus. Mes yeux reviennent à cet individu, je lâche son bras, dans un silence où ma faim torture mon âme et dévore mes iris. Le désert. Le silence. La douleur.
Je ne suis rien. Je ne suis rien. Et le bleu ? Je le hais, même s’il me fascine.
Je m’enferme dans mes souvenirs, je m’enferme dans l’image de Sanity, dans l’image de son sang recouvrant mes mains tremblantes. J’ouvre ma gueule, j’aimerai hurler mais rien ne sort. C’est la fin ? Je voudrais sourire pour montrer mon bonheur. La chaîne va bientôt se briser, elle va me laisser courir, elle va me laisser m’abandonner à tirer sa chemise, à l’obliger à se retourner pour me regarder, pour m’attendre afin qu’on aille tous les deux dans les bras du Rouge, dans les mains de la Mort. Je ne veux plus me remémorer Aizen, je ne veux plus voir le bleu. Il y a trop de douleurs, dans cette réalité. Ai-je bien fait de souhaiter la lumière ?
Son sourire s’étire, ses yeux s’éteignent, elle attend que tu la tue, elle attend ta sentence. Même si tu la tortures, elle ne ressentira pas la souffrance. Car elle en est sa représentation. Le rêve l’englobe, doux et chaud, efface les mauvais souvenirs pour la laisser voir ce dos, pour terminer sa noyade. La folie la prendra, lorsque son âme sera complètement détruite, mais avant cela, tu la tueras, Azur. Finalement sa voix se fait entendre, dans sa folie meurtrière, dans cette immobilité chronique qui signe le commencement de la fin de son esprit, la fin de son cauchemar. Le chuchotis se fait humble, absent, mais éternel dans sa douleur criarde. Détruis-la, Bleu, elle commence à me faire vomir…
« Quel...est mon...nom...Sa...ni...ty ?»
Le ciel azuré a l’air si beau, vu des abysses…
Invité
Sujet: Re: [Corrigé] Dans l'obscurité poussiéreuse de son rêve, sa réalité fut brisée par ton sanglant azur Sam 28 Avr - 19:54
Un éclat de lumière pourpre illumine la cellule jusqu’ici à demi plongé dans les ténèbres. Ce rouge… Ce rouge que le bleu exècre. Ce rouge que la créature adule. Ce rouge destructeur. Grimmjow le tient dans le creux de sa main, le fait danser au cœur de sa paume. D’une simple pression de ses doigts, il pourrait faire disparaître l’orbe de la mort, mais cela n’aurait aucun sens. En fait, jusqu’à présent rien n’avait de sens. La résurrection du Sexta Espada, la découverte de cet endroit, la présence de cette créature enfermée entre ces murs. Rien, pas même les mots qu’ils avaient échangés n’avait de raison d’être, tout cela n’avait eu lieu que par simple hasard, par un caprice du destin. Pourtant en cet instant critique, l’avenir du Hueco Mundo se jouait, c’était le futur de son espèce que Grimmjow Jaggerjack tenait entre ses doigts. Et il n’en avait certainement pas la moindre conscience. La main du destin s’abattit sur l’erreur du passé, et dans un éclair aveuglant, le halo incandescent inonda les lieux de sa lumière écarlate. L’un comme l’autre, les deux enfants de la mort disparurent dans ce rouge envahissant.
« Je veux juste le…noyer dans le Rouge…L'égorger dans le Noir...»
Les lèvres du fauve s’étirèrent en un sourire à la fois sauvage et impérial. La réponse de cet être dépassait les espérances du Roi Bleu, il pouvait y lire le l’adoration de la destruction qu’il chérissait tant, mais aussi une pointe de folie qu’il savourait d’avance. Cette démence qu’il avait vu en elle, il saurait la contrôler, la galvaniser et transformer cette haine d’Aizen en une soif de sang intarissable. Il pouvait faire de cette créature une arme redoutable qui servirait ses dessins avec une loyauté indicible, il pouvait manipuler cette chose comme bon lui semblait afin d’atteindre n’importe lequel de ses objectifs, il pouvait transformer cette aberration en une épée infaillible ou un bouclier indestructible. Cette erreur de la nature qui se tient devant lui, il pourrait la remodeler à son image, faire d’elle la Fraccion parfaite afin qu’elle devienne l’instrument de sa vengeance. Et il lui suffisait simplement de briser quelques chaînes pour en arriver là… Le regard du félin se fixe sur le visage du chien, son fasciés défiguré par un sourire détraqué, cet expression du parfait aliéné, s’est couvert du sang qu’elle chérit, ajoutant à ce tableau insensé la touche de macabre qui lui manquait. Le sourire royal de Grimmjow laisse place à une grimace de dégoût qu’il ne doit pas à ce spectacle répugnant. Ce n’est pas le sang poisseux de cette infamie, coulant le long de son propre bras qui l’écœure, ni même son sourire dément ou sa laideur. A vrai dire, la raison d’une telle mimique est à peine visible sur le fasciés de l’horreur : quelques perles roulent le long de ses joues ensanglantés, se mêlant au rouge de ses plaies, se fondant avec le sang qui ruissèlent sur son visage pour ensuite quitter son visage et s’écraser sur le sol glacé.
Larmes pourpres d’un cœur que tu n’aurais jamais soupçonné dans un univers si laid. Pleurs écarlates d’une âme qui sous tes yeux, s’est mise à saigner. Jamais tu n’aurais un jour cru y assister et pourtant, en ce moment, quelqu’un à livrer ce qu’il cachait, ce qu’il protégeait, et te le montre en toute impudicité, comme si ça avait la moindre chance de te toucher. Mais tout ça, cette beauté au milieu de la souffrance et le désespoir, tu ne peux la voir, tu ne peux même pas ressentir sa présence. Ton esprit étriqué n’est pas capable de comprendre ce qui se déroule sous tes yeux, tu n’es pas un humain Grimmjow, tu es un animal sans âme. Le trou dans ton ventre en est la preuve constante, il y a des choses que tu es incapable d’appréhender, l’amour, la compassion, la bonté, la pitié. Tout cela t’es complètement étranger car ton humanité, tu l’as laissé s’échapper il y a un millier d’années et aujourd’hui tout ce qu’il te reste, c’est le dégoût face à cette détresse. Cette détresse qui n’est pour toi synonyme que de faiblesse. Cette faiblesse que tu as appris à haïr pendant ta convalescence, cette faiblesse qui aujourd’hui est ton principal ennemi, cette faiblesse que plus jamais tu ne voudrais à nouveau expérimenté. Cette faiblesse, tu voudrais la tuer, la massacrer, l’éradiquer. C’est pourquoi, juste après l’aversion qui te vient aux lèvres, c’est la haine qui monte jusqu’à ton cœur, ce cœur de Hollow froid et inerte comme un cadavre, qui transformera cette affluence d’émotions en une seule et unique pulsion : destruction. Les paroles de la bestiole ne parviennent même plus à effleurer ton esprit, envahit, conquit par la violence qui se répand dans tes veines comme une drogue auquel ton existence elle-même dépend. Il n’y a qu’un seul mot que tu entends, déformé par la rage qui te gagne, par la colère te manipulant.
« Insanity… »
Les yeux de la bête se voilent, le bleu de ses pupilles se ternis, comme si sa raison l’avait quitté, comme si sa conscience s’était éteinte, dissipé par l’obscurité d’une fureur à présent hors de contrôle. Les dernières chaînes qui gardaient prisonnières le fils de la destruction se sont rompus sur ce mot que son subconscient à créer de toute pièce. Insanity. Le délire, la frénésie, l’hystérie, tout ce qui peut définir cette folie auquel il s’est livré en réponse à une faiblesse qu’il ne peut supporter. Déchaîné, Grimmjow n’est plus que l’outil d’une destruction qu’il n’est jamais parvenu à dompter, tel un animal enragé, il s’en va anéantir tout ce qui se trouve à sa portée. Et c’est cette créature fragile, vulnérable, accroché au bout de son bras qui essuiera toute la violence de sa démence. Projetée au sol avec mépris, sa main squelettique n’étant pas assez forte pour s’accrocher à l’être qui a décidé de l’exterminer, elle lève son regard indifférent, presque amusé par une situation qui ne la surprend guère. Elle l’attendait, le moment de la délivrance, le dernier combat, l’ultime bataille qu’elle ne livrera pas. L’écarlate qu’elle adore et l’azur qui la tue. Un dernier soupire, une dernière étincelle et la vie n’est plus. Les flammes pourpres l’enveloppent et la rassurent, la caressent et lui murmurent les promesses d’un futur. Mais bien vite elles se retirent, pour ne laisser rien de plus que son corps calciné, brisé, enfoncé dans la pierre sous la force de ce rayon de lumière. La créature n’est pas encore morte, elle y aspire et pourtant respire, mais Grimmjow n’en a plus rien à faire. Sa vague de démence est passée et maintenant il ne lui reste que des regrets, les regrets d’avoir exterminé le serviteur qu’il convoitait, les regrets d’avoir réalisé qu’il était trop faible pour faire l’affaire en réalité. Toute sa fureur et la violence de son humeur ont disparu avec le Cero qu’il a libéré, son esprit de destruction s’est apaisé et d’une certaine manière, c’était grâce à ce Hollow. Ca n’avait aucun sens. Une panthère qui fuit son gibier après l’avoir tué. Un chien qui sourit après qu’on l’ait frappé. Le vacarme assourdissant du silence, la lumière aveuglante de l’obscurité. Tout cela n’avait aucune raison d’exister, et pourtant ils faisaient aussi partie de cette même réalité. Cette même folie.
« Ta faiblesse me répugne… »
Invité
Sujet: Re: [Corrigé] Dans l'obscurité poussiéreuse de son rêve, sa réalité fut brisée par ton sanglant azur Dim 29 Avr - 2:33
Je n’entends rien. Je ne vois rien. Silence. L’infâme…silence. Pourquoi ai-je peur ? Pourquoi suis-je triste ? N’ai-je pas toujours souhaité que cela arrive ? N’ai-je jamais prié cet instant inéluctable ? Elle m’enveloppe, elle m’enveloppe dans son manteau froid et noir, caresse mes cheveux, embrasse ma joue avec amour et amusement, lèche mes larmes dans un rire glacé. Mais moi, moi dans cette mort que j’ai toujours adulé, je reste pétrifiée devant ce spectacle écœurant, je ne veux pas la suivre, pas maintenant et le fait de douter me fait mal, terriblement…mal. Plus je me rapproche de ce rouge et plus mon pas se ralentit, ma respiration se saccade, j’étouffe, je me noie, je m’immobilise sans arriver à caresser ses cheveux. Je ne comprends pas, je ne comprends pas pourquoi je ne peux plus bouger, pourquoi je ne veux plus bouger…
Ce souvenir chaud, ce souvenir immuable et le bleu qui m’inonde. Dis-moi, Sanity, dis-moi pourquoi je n’arrive pas à te rejoindre ? Pourquoi tu commences à partir tandis que je me transforme en statue ? Sanity, pourquoi ne te retournes-tu pas ? Qu’ai-je fait ? Qu’est-ce qui me retient encore à la vie ? Sanity, réponds-moi…Sanity, réponds !
« Désolé, je n’ai pas pu revenir à temps pour le dîner. »
J’aspire un air qui n’est pas là, je regarde cette déflagration, cette destruction massive qui m’étrangle et m’empêche de rêver, de songer à cet amour qui m’a quitté. Le bleu est là, le bleu déferlant sur la plage de ma mémoire, sur les cailloux de mes souvenirs. Je sanglote, je suffoque, je me laisse emporter dans cet azur qui ne comprends pas mais qui détruit tout, sans se laisser prier. Je te hais, Bleu, je te hais tellement que j’en souris…Dis-moi, Azur, me détestes-tu toi aussi ? T’amuses-tu de ce que je n’ai jamais été ? Moi, j’en ris, c’est drôle, n’est-ce pas, de se faire massacrer ?
« Promets-moi de vivre, promets-moi de ne jamais succomber à la folie. »
Je suis désolée, tellement désolée de t’avoir tué, tellement…torturée. Je hais le bleu, mais il m’aide, il m’aide à te rejoindre. Alors, pourquoi est-ce que je n’arrive pas à t’attraper, ombre ? Je pourrais presque effleurer ton rouge…Je pars, je le sais, la dure et horrible réalité est loin derrière moi, empêchant le bleu de lacérer mon âme, pourtant je pars dans un univers si froid et inhumain…Un monde tellement opposé au tien qu’il m’oblige à refuser cette invitation. Tu te rends compte, Sanity ? Te rends-tu compte que je m’empêche de te rejoindre ? Simplement par la peur de traverser ce chemin, simplement par l’effroi du bleu qui défonce cette porte, qui l’arrache de ses gonds pour me noyer dans mon propre rouge. Sanity, Sanity, pourquoi est-ce que je souris ? Sanity, Sanity, pourquoi est-ce que je ris ? Je ne me rends pas bien compte, je crois, de ma situation, de ma propre mort. Sanity, tu crois que je devrais remercier le bleu ?
Je ne ressens plus la souffrance, non, je ne la ressens pas, car elle m’a toujours accompagné, depuis cette éternité, seule et effrayée dans ton ombre. Je rêvais du jour où je mourrais, et là, là, je m’enfuis, j’ai peur…Si…peur. Et cette peur me débecte, cette peur me répugne, je me répugne tant que j’en souris. J’ai envie de hurler ton nom, j’ai envie de t’effleurer, j’ai envie de détruire cette peur innommable, mais cela ne reste qu’une envie. C’est amer, Sanity, c’est tellement amer que mes tripes m’en remontent dans la gorge. Je me sens mal, mais ce ne sont pas mes os qui se brisent, ce n’est pas ma peau qui brûle qui me donnent cette horrible sensation ; c’est mon propre effroi de ce qui n’est pas, de la mort elle-même. Je souris, encore et encore, sans jamais m’arrêter, je pourrais presque rire, mais le silence m’aveugle, mais le bleu me noie. Dis-moi, Sanity, devrais-je lui dire merci ?
Le silence n’a jamais autant été silencieux, le rouge n’a jamais autant été rouge, le bleu n’a jamais autant été effrayant…J’observe le plafond, mon sang coulant de mes lèvres figées dans ce dernier sourire d’agonie, mes yeux écarquillés par la folie, plus glacés que la Mort elle-même. J’ai envie de rire, mais ma gorge est bloquée, m’aurait-il enfoncé le larynx ? Certainement ; je ne sens plus rien. Mais ai-je un jour ressenti une quelconque douleur physique ?
Ma seule souffrance est ton absence.
« Ta faiblesse me répugne… »
Ma faiblesse. Ma peur. Mon humanité. L’effroi de cette mort qui m’attrape, qui m’attire. L’effroi d’être séparée du monde que tu as occupé. J’ai peur, si…peur. Et cette faiblesse, on dirait qu’elle ne plaît pas à l’azur. Je le hais, tu sais Sanity, alors pourquoi lui dirais-je merci ? Pourtant, c’est évident, c’est évident qu’il me promet de te rejoindre, même s’il ne le sait pas. Pourtant…Pourtant…
La main du monstre se pose sur son propre visage ; comment peut-il encore bouger après ce que tu lui as fait subir, étranger ? Sa paume se contracte sur sa peau calcinée, son corps est secoué de soubresauts inhumains, d’un rire lugubre, d’un sourire complètement déluré. Ce monstre écrasé entre les pierres aspire ses dernières goulées d’air avec une lumière folle dans son regard. Ses côtes craquent, mais son rire ne s’éteint pas, au contraire, il est tonitruant, il rampe sur les murs de sa dernière prison, comme en recherche d’une réponse, mais il ne s’éteint pas, elle ne disparaît pas cette dernière ombre. Étranger, la voir dans cet état est pire que si elle hurlait…
Je ris, je ris, je ris sans discontinuité, crachant mon sang, crachant ma vie à plein poumons tout en cachant mes yeux écarquillés. J’aspire une dernière fois cet air étouffant, j’aspire apeurée et en même temps complètement amusée les tortures de ma cage. Mon bras squelettique se lève vers le plafond, mes iris glacés reflètent l’obscurité malsaine tandis que mon sang incruste tel un poison le sol poussiéreux. Je répugne le bleu, je répugne le noir, je répugne même le rouge…Alors pourquoi ai-je été crée si ce n’est pour souffrir ? J’ai mal, j’ai mal et malgré tout j’en ris. Je me sens partir, mais il n’y a aucun visage qui m’attend, aussi bien dans la réalité que de l’autre côté. Personne n’est là pour prendre ma main, personne n’est là pour susurrer mon nom…Quel est mon nom ?
Je tousse, je crache, je gémis de rire avant de suffoquer, avant de respirer péniblement pour laisser échapper ces mots, d’une voix amusée et sifflante.
« Hé…Quel est…mon nom ? »
Je ne veux pas mourir sans le connaître, je ne veux pas mourir sans identité. Je veux au moins laisser quelque chose derrière moi, une infime poussière qui prouverait que j’ai vécu…Même si cette vie n’en valait pas la peine. Le rouge recouvre mes mains, je le lèche, inconsciemment, dans mes derniers soupirs, dans ma dernière heure. Même si mes chaînes semblent brisées, elles n’ont jamais été aussi lourdes.
A nouveau un rire lugubre. Sa respiration se fait plus courte tandis que sa noyade se termine, avec pour dernière couleur se présentant à ses iris, avec pour dernier espoir le soulagement…
Le Noir.
Dis-moi Azur, pourquoi ne m'as-tu pas tué ? Dis-moi Azur, comment as-tu pu m’offrir ce dont j’ai toujours rêvé ? A l’aube de ma mort, au coucher de ma vie, dans le soupir de cette aurore, dans la fin de ma nuit, ta voix a résonné, ta voix a détruit mes espoirs et mes rêves. Aurais-je dû te haïr ? Oui, oui, je t’ai haï et je te déteste toujours ; tu ne m’as pas permis d’effleurer ses cheveux rouges. Ce n’était qu’une simple syllabe mais elle a scellé mon destin. Ce n’était qu’un simple son et pourtant il a réussi à déjouer la mort. L’ombre disparut, le rouge s’enfuit et le bleu m’inonde sans vergogne, le bleu ouvre cette porte scellée pour laisser la bête m’arracher mon cœur, pour laisser ma voix s’éteindre ; je n’arrive plus à hurler le pourpre…
« Set. »
Une force étrange m’anime, j’ai peur, une force étrange me lacère, j’ai peur, une force étrange qui, entre ses dents aiguisées, m’arrache de cette mort sans pitié. Je respire, je suffoque, l’air me vient, l’air me fait mal, mes larmes inondent mes joues, et j’ai toujours aussi peur…
Une onde de choc inonde la salle, des chuchotements presque inaudibles susurrent aux murs un retour. Des os craquent dans des sons écœurants, un halètement sort des lèvres de cette monstruosité normalement morte. Quelque chose s’échappe de ce corps, quelque chose de noirâtre l’agrippe et se propage sur cet individu détruit. Une boue immonde, un reiatsu ricanant sans peine, ricanant dans des connotations graves et fourbes - pourrait-on dire victorieuses ? Etranger, tue cette chose avant qu’elle ne tente de se relever…
Pourquoi, pourquoi ?! Pourquoi ne m’as-tu pas tué, Azur ? Je ne veux plus de ce masque sur mon visage, je ne veux plus de ces trous dans ma poitrine, je ne veux plus de ces os qui me font mal, je ne veux plus de moi-même ! Je te hais, je te hais pour m’avoir donner ce nom, pour m’avoir donner cette identité et pourtant…Et pourtant…
Je te remercie, Azur.
La faim m’assaille, la faim anime mon corps qui se lève lentement, dans un silence mortuaire. Mes pieds avancent sans que je ne l’exige et me mènent jusqu’à l’Etranger, jusqu’à la lumière. Mes os craquent tandis que mes épaules se stabilisent, mes canines découvertes dans un sourire. Un chacal, un chacal aux yeux infimes et blancs, à la crinière sombre et sale, une chose laide qui m’empoisonne et ne me permet plus de reprendre le contrôle de moi-même…Je marche pour enfin m’agenouiller devant l’Azur. Je le hais mais il m’a donné un nom, je le hais mais il a détruit ma prison. Sanity, je crois que j’ai compris. Sanity, je sais pourquoi tu m'as permis de rester en vie.
Pour protéger celui qui m’a offert un nouveau destin, pour aider un être comme toi...Sanity.
La main griffue et osseuse du monstre s’ouvre et se lève, son horrible tête toujours baissée, comme en signe de soumission. Ce chacal a l’air bien moins grand maintenant, mais comment a-t-il pu se relever, étranger ? Comment peut-il encore vivre après ce que tu lui as fait subir ?! Un ricanement infime, grave et affamé sortit d’entre ses mâchoires serrées, d’entre ses babines retroussées. Tue-la étranger, je t’en prie, tue-la !
« Je vous servirais jusqu’à votre mort, Maître Azur, mon identité et ma servitude vous appartiennent à jamais. »
Je te hais Bleu, je te hais plus que tout pour m’avoir volé mon rouge, pour me fasciner de ton azur...
Même si je ne contemple que ton dos dans la lumière espérée, j'ai pu remarqué ce sourire sur tes lèvres minces, Azur, et il me fait frissonner.
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Sujet: Re: [Corrigé] Dans l'obscurité poussiéreuse de son rêve, sa réalité fut brisée par ton sanglant azur