Le thé, le bob et le masque
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Le thé, le bob et le masque

Léana Miyaka
Léana Miyaka
Division Kurenjingu

Feuille de personnage
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MessageSujet: Le thé, le bob et le masque
Le thé, le bob et le masque I_icon_minitimeDim 17 Mar - 4:20

Léana avançait d’un pas affirmé, dans les couloirs du Palais de la Division Kurenjingu, tandis que des soldats, ainsi que d’autres Capitaines, la saluaient avec les honneurs qui lui étaient dus. La jeune femme les ignorait ou se contenta de leur hocher la tête en guise de réponse, tant elle était pressée. Hikari Chujitsuna, son disciple, ainsi que Calypso Shihôin, venaient tout juste d’emprunter un Garganta, afin de mener une mission diplomatique au Hueco Mundo.

La veille, peu de temps après que son disciple ait soigné ses blessures, suite à son affrontement contre le Capitaine Commandant du Goteï 13, Genryûsai Shigekuni Yamamoto, la Chambre des 46 l’avait informé, lors de son rapport sur la bataille, qu’une délégation diplomatique menée par Calypso Shihôin, serait envoyée à Las Noches. Bien que Léana avait une profonde affection pour le clan Shihôin, qui par le passé avait été son indéfectible allié, bien même avant la création du Goteï 13, elle méprisait au plus au point l’ancienne Capitaine de la Troisième Division. Plus encore, la Sanguinaire s’en méfiait, et ne savait quels obscurs desseins elle ourdissait dans l’ombre, notamment en conseillant au Central 46 d’envoyer une délégation diplomatique au Hueco Mundo. Déjà, peu après la bataille, les deux agents du Roiyarushîkuretto, les services secrets de la Division Kurenjingu, qu’elle lui avait assigné en toute discrétion, lui avaient rapporté que les déplacements de la noble étaient suspects, illogiques. La shinigami s’était en effet rendue dans les quartiers de la Cinquième Division, avant de s’attaquer à la Quatrième Division. Et voilà que maintenant, elle avait réussi à convaincre la Chambre des 46 de l’envoyer au Hueco Mundo. Pour Léana cela ne faisait aucun doute : ses desseins avaient un rapport de près ou de loin avec Sosûke Aizen. En effet, la Shihôin avait exploré les quartiers de la Cinquième Division, alors qu’il n’y avait aucun adversaire de valeur à y affronter. Le fait qu’elle se rendait à présent à Las Noches signifiait que le Capitaine renégat était la clé de cette histoire. Cependant, Léana ne pouvait en être certaine, c’est pour cette raison qu’elle avait recommandé à la Chambres des 46 de choisir Hikari comme deuxième membre de la délégation. Secrètement, le Capitaine fondateur avait demandé à son disciple de surveiller attentivement la Shihôin, ainsi que de découvrir ce qui était advenu de son zanpakutô. Habituellement, chaque Capitaine qui rejoignait la Division Kurenjingu, se voyait imposer par le Central 46, une copie son Shikai et son Bankai par la Sanguinaire, en gage de garantie. Or les sages et juges de la Soul Society avaient fait une exception pour la noble, qui ne portait jamais son sabre sur elle. A vrai dire, personne ne l’avait jamais vue, mais Léana comptait découvrir ce qu’elle en avait fait, en l’acculant face à une menace qui nécessiterait l’utilisation de son Bankai.

La Chambre des 46 n’avait pas envoyé Léana au Hueco Mundo, à son grand regret. En effet, la mission diplomatique serait certainement longue. Or, Le Capitaine fondateur devait pouvoir assurer la protection de ses membres à tout moment, si Yamamoto découvrait qu’ils étaient derrière la Division Kurenjingu. Bien qu’elle ne pourrait affronter les Espadas, la jeune femme avait obtenu de l’institution l’autorisation de se rendre quelques heures dans le monde des humains pour une mission spéciale. C’est pour cette raison qu’elle avait recommandé Hikari et non Cana pour la mission diplomatique au Hueco Mundo. S’il était resté, le jeune homme aurait supplié son mentor de l’accompagner. Or, Léana comptait mener cette mission seule. Cana quant à elle, était bien trop occupée avec l’entraînement des soldats pour remarquer le départ de la jeune femme.

Le Capitaine de la Division Kurenjingu était presque arrivée dans la salle où lui serait ouvert un Senkaimon. La Sanguinaire n’avait pas eu le temps d’interroger Tokiyoshi au passage. De toute façon, il ne devait pas s’être réveillé depuis la bataille. Les deux agents qu’elle avait assigné à la surveillance de Calypso avaient mentionné dans leur rapport qu’elle s’en était prise au jeune Capitaine. Hikari lui en avait également brièvement parlée. A vrai dire, Calypso avait dû agir ainsi car Tokiyoshi s’était mis sur son chemin, et cela Léana le comprenait. Cependant, elle n’approuvait le fait qu’un tel incident ait eu lors d’une bataille, il s’agissait là d’une grave erreur stratégique, que l’ennemi aurait pu tourner à son avantage, une armée divisée étant d’autant plus facile à vaincre. La jeune femme réglerait cette histoire à son retour, elle ne manquerait pas une telle occasion de saper l’influence que la Shihôin avait auprès du Central 46.
Le Capitaine fondateur de la Deuxième Division arriva dans l’immense salle dédiée à l’ouverture du Senkaimon, où deux shinigami l’attendaient. Ces derniers la saluèrent et ouvrirent aussitôt le portail interdimensionnel, qui ressemblait à deux portes coulissantes japonaises traditionnelles. Une deuxième série de portes s’ouvrit, laissant s’échapper un Jigokuchô, qui lui permettrait d’arriver dans le monde des humains sans passer par le Dangai.

Léana passa le portail, arrivant directement dans le monde des humains. Au moment du passage, un sceau lui fut apposé automatiquement sur sa poitrine, afin de limiter son reiatsu, pour ne pas affecter les âmes humaines. Chaque shinigami de niveau Capitaine ou Lieutenant passait par cette étapes, mais d’ordinaire, le sceau apposé limité le reiatsu à 20 % de son niveau maximal. Cependant, quand il s’agissait d’un shinigami ayant le niveau pour être Capitaine Commandant, ce sceau limitait la force de l’individu à 10 %. La shinigami était assez curieuse, cela faisait des années qu’elle ne s’était pas rendue dans cette dimension. Le monde des humains contrastait à bien des égards avec la Soul Society. Alors que cette dernière était caractérisée par l’immuabilité de ses traditions, de ses modes de vie, le monde humains était quant à lui caractérisé par sa constante évolution, par le caractère éphémère de tout ce qui s’y trouvait. A chaque époque, correspondait ses idéologies, à chaque siècle ses institutions, à chaque décennie, ses modes. Cela n’était pas pour déplaire à la jeune femme, qui affectionnait pourtant l’ordre d’habitude. Chaque excursion dans le monde des humains était pour elle une aventure, dont elle s’imprégnait un maximum. Elle essayait de comprendre, de percevoir les préoccupations de l’époque qu’elle découvrait, d’en saisir l’essence. Malheureusement, Léana n’aurait pas le temps de faire du tourisme cette fois-ci, le Senkaimon l’avait directement emmenée devant le lieu de sa mission.

La Sanguinaire avança, déterminée, dans la cour d’une boutique qui n’avait pas fière allure. Elle eut à peine le temps d’examiner la façade de cette dernière, qu’un enfant aux cheveux rouges passant le balai, accompagné d’une jeune fille s’exclama sur un ton insolent :

«Vous êtes qui vous ? Qu’est-ce que vous voulez ? Vous ne voyez l’écriteau «fermé » sur la porte ?»


Le Capitaine fondateur allait lui répondre, quand soudain, un homme, très grand, surgit derrière l’enfant et lui asséna un coup de poing monumental sur le crâne. Cet homme, moustachu et portant des lunettes, sermonna le jeune homme :

«Ce n’est pas une façon de s’adresser aux clients Jinta, et encore moins à tes aînés. Pour la peine, tu iras déposer ces cartons dans la réserve, et tout de suite.»


L’homme, qui n’avait pas encore regardé Léana, la fixa et se confondit en excuse en effectuant une légère révérence, tandis que le jeune homme et la jeune fille se précipitèrent à l’intérieur de la boutique :

«Je vous pris d’accepter mes excuses ainsi que celles de Jinta, il n’avait pas à faire preuve d’un tel manque de respect. Je me présente, Tessai Tsukabishi, employé de la Boutique Urahara. Vous devez être un nouveau Capitaine du Goteï 13, que puis-je pour vous ?»


Visiblement, Urahara n’avait pas été encore informé de la bataille qui avait eu lieu la veille au Seireitei. Le Goteï 13 devait être bien trop occuper à panser ses blessures, à se préparer à la prochaine attaque et à chercher comment la Division Kurenjingu avait bien pu franchir le Shakonmaku, la barrière protectrice encerclant le Seireitei. Tessai pensait donc que Léana était un nouveau Capitaine, ne pouvant voir l’insigne de la Division Kurenjingu sur son dos. Le Capitaine fondateur lui répondit :

«Je suis à la recherche de Kisuke Urahara, j’ai des informations de la plus haute importance à lui transmettre. Pouvez-vous m’indiquer où puis-je le trouver ?


- Le patron est avec un ami, mais il ne verra aucune objection à vous recevoir, surtout s’il s’agit d’informations de la plus haute importance comme vous le dites. Suivez-moi je vous prie.»


Avant même d’entrer dans la boutique, Léana évalua le reiatsu des personnes qui y étaient à l’intérieur. Elle pouvait sentir le reiatsu de 3 shinigami de niveau Capitaine, Tessai, Kisuke et un inconnu, dont le reiatsu lui rappelait vaguement quelqu’un. La Sanguinaire entra dans la petite boutique, suivant l’ancien Capitaine du Corps des Nécromanciens. De son bras puissant, ce dernier ouvrit une porte coulissante en s’exclamant :

«Patron, vous avez de la visite, un Capitaine du Goteï 13 qui a des informations de la plus haute importance à vous transmettre.


- Faites-le entrer et invitez-le à prendre le thé avec nous !»


Tessai fit signe à Léana d’entrer dans la pièce où Urahara et son invité prenaient le thé. Elle avança et balaya rapidement du regard la pièce, quand elle vit que l’invité en question n’était autre que Shinji Hirako, l’ancien protégé d’Hikari. Heureusement, ce dernier n’était pas là, sa présence aurait mis en échec le plan du Capitaine de la Division Kurenjingu. La situation était vraiment très intéressante et tournait à son avantage, la jeune femme pourrait réaliser d’une pierre deux coups. De plus, le sceau qui lui avait été apposé permettrait aux trois individus de baisser leur vigilance. En effet, tant il limitait ses pouvoirs, le sceau donnait l’illusion qu’elle avait le reiatsu d’un Capitaine fort. Kisuke fit signe de la main à Léana de s’asseoir, et en fit un autre à Tessai afin qu’il lui serve une tasse de thé. La jeune femme s'assit sur l’un des coussins disposé au sol, elle eut à peine le temps de prononcer un mot que l’ancien Capitaine de la Douzième Division entama la conversation sur un ton jovial:

«Oh mais je ne vous connais pas ? Laissez-moi deviner vous êtes le nouveau Capitaine de la Troisième Division ? Non de la Cinquième ! Ou peut être de la Neuvième ? Qu’est-ce qui vous amène dans mon humble boutique ?»


Visiblement, même Urahara pensait qu’elle était un nouveau Capitaine du Goteï 13, il avait peut être entendu Tessai quelques instants plus tôt. La Sanguinaire s’exclama sur un ton sérieux :

«Je suis le Capitaine Léana Miyaka. J’ai des informations capitales à vous transmettre. Par mandat royal, le Capitaine Commandant du Goteï 13 Genryûsai Shigekuni Yamamoto a été démis de ses fonctions, ainsi que l’ensemble des Capitaines, Lieutenants et officiers qui le soutiendront. Je suis venue vous demander de ne pas intervenir dans ce conflit comme vous l’avez fait jusque là, il s’agit d’une affaire interne au Goteï 13.»


Léana but une gorgée du thé que Tessai venait aimablement de lui servir. Elle savait que Kisuke et Shinji, ne feraient pas immédiatement le lien entre son nom et la légende de la «Fleur Écarlate», dans le pire des cas ils penseraient qu’il s’agissait d’un homonyme, ils étaient loin de se douter que devant eux buvait tranquillement son thé l’une des 13 Sanguinaires, l’un des 13 Capitaines fondateurs du Goteï 13.


Dernière édition par Léana Miyaka le Mar 9 Juil - 21:22, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Le thé, le bob et le masque
Le thé, le bob et le masque I_icon_minitimeLun 1 Avr - 4:54

Le thé, le bob et le masque Large

C'était une petite journée tranquille, à Karakura. Une petite journée tranquille comme on en faisait plus. Il faisait beau, avec un soleil radieux qui traversait les vitres de la petite épicerie que tenait Kisuke. Ses rayons lui léchaient le visage et le réchauffaient tout en douceur, le poussant à soupirer avec béatitude. La vie était belle depuis la fin de toutes les manigances d'Aizen. Il y avait bien eu ce petit incident avec Xcution, mais puisque cela s'était bien fini et avait permis à Kurosaki de récupérer ses pouvoirs, c'était pour le mieux. Certains diraient qu'un calme aussi plat était louche, mais le vendeur de bonbons préférait ne pas y penser. Allez, quoi, il fallait bien que ça soit fini à un moment, au moins pour un temps ! Après tout, qu'est-ce qui risquait de leur tomber dessus, maintenant ? Le génie du mal croupissait au Muken, le Hueco Mundo était affaibli et réapprenait à se diriger par lui-même si bien que même les Hollows ne pointaient plus tant que ça le bout de leur nez... Qu'est-ce qu'il restait, maintenant qu'ils avaient botté les fesses à un groupuscule de Fullbringers maléfiques ? Une armée de Quincy ? Nan, ridicule.

Le moment était venu de prendre du bon temps ! Il se demanda s'il ne pourrait pas prendre des vacances, avec les autres employés de la boutique. Tessai et lui méritaient du repos, ce n'était pas une vie pour des ados que de passer leur temps à balayer dans la cour, et Yoruichi ne dirait pas non à une sortie. Après tout, ce n'était pas comme s'ils avaient cruellement besoin du peu de revenus que rapportait la supérette. Tout juste se payaient-ils avec les marchandises qu'ils vendaient au Gotei. Avec les récents événements, ils pouvaient bien leur donner des congés payés ! Où pourraient-ils aller ? C'est vrai qu'à Karakura, il y avait de quoi se baigner, et on trouvait une montagne facilement. Ni la mer, ni la plage ? Oh, pourquoi pas le ski ? Il se voyait bien louer une petite voiture familiale, pas trop chère, un peu branlante et avec une radio qui grésillait. Elle aurait pu être sans toit, mais c'était bien plus amusant d'imaginer Tessai ratatiné sur lui-même, peut-être même sur la banquette arrière, entre les deux enfants en train de se chamailler ! Aaaah, la belle vie ! Il fallait juste apprendre à skier, mais quand on sait fabriquer des cailloux qui exaucent les vœux, ça ne doit pas être sorcier.

Le boutiquier s'apprêtait à lancer l'idée à son vieil ami, quand un autre fit sonner la petite clochette collée aux portes du magasin. Le chaland leva les yeux de sous son bob pour les poser sur Shinji. Tiens donc, les visites de courtoisies se faisaient rares ! Sans doute fuyait-il le hangar qui leur servait de refuge après une nouvelle dispute animée de toute la petite bande. Il n'allait pas parler du ski tout de suite alors. S'il fallait inviter tous les Vizards, il faudrait plus qu'un minibus et il pouvait dire adieu à la tranquillité. Il accueillit tout de même l'ancien Capitaine de la Cinquième Division avec un grand sourire, agitant son éventail comme il le faisait toujours lorsqu'il était excité.

— Oooh, Hirako-san ! Cela fait longtemps qu'on ne s'est pas vus ! Comment va Hiyori ? Il laissa le blondin franchir la distance qui les séparait avant de se lever. Et vous, tout se passe pour le mieux ? Mais je vous en prie, nous n'allons pas rester au milieu des rayons ! Allons dans l'arrière-boutique, il y fait plus frais ! Je vais vous offrir un thé ! Tessai ? Je peux vous confier le magasin ? Merci ! Et ce soir j'ai une grande nouvelle !

À grand renfort de gesticulations, il enjoignit Shinji à le suivre jusqu'à la petite table ronde où tout le monde avait l'habitude de se retrouver pour les conversations importantes, ces temps-ci. Ah, cela faisait du bien de pouvoir s'en servir pour une simple conversation entre amis ! Tandis que son invité s'installait, il remplit une bouilloire d'eau, laquelle se mit à bouillonner. En se déhanchant, fredonnant un petit air entêtant, il observa l'appareil crachoter jusqu'à ce qu'une petite sonnerie ne retentisse. Il versa l'eau brûlante dans deux tasses et fit infuser du thé avant de le servir à Shinji.

— Et voilà ! Je ne suis pas aussi doué que Tessai mais cela devrait faire l'affaire ! Dites-moi tout Hirako-san ! Qu'est-ce que vous venez faire dans les parages ? Il vous fallait quelque chose ?

La conversation allait bon train, dans une atmosphère détendue tout à fait agréable. Et puis, peut-être que Shinji ne s'en était pas aperçu, mais l'expérience et l'habitude avait très clairement permis aux oreilles d'Urahara d'entendre la clochette de sa boutique sonner à nouveau pour signifier l'arrivée d'un nouveau client. Ça, ainsi que le grabuge de Jinta et les remontrances de son associé. S'il en croyait les mots de Tessai, c'était un visiteur du Gotei 13, un capitaine, même. Son reiatsu lui avait un peu mis la puce à l'oreille. Il était inconnu, mais assez intense et de haut-niveau, bien que camouflé. Curieux, ça, il ne savait pas qu'on avait fait sauter l'obligation de porter un sceau quand un capitaine se rendait dans le monde réel.

La voix de son associé résonna au travers de la boutique pour l'avertir de l'arrivée d'un Capitaine avec d'importantes nouvelles. Il fit la moue l'espace d'une demi-seconde. Qu'est-ce que le Gotei 13 pouvait bien lui vouloir ? Devait-il faire une croix sur ses projets paisibles ? M'enfin, il retrouva son entrain pour l'encourager à l'amener avec eux.

— Faites-le entrer et invitez-le à prendre le thé avec nous !

Tsukabishi ne tarda pas à rejoindre l'arrière-boutique, accompagné d'une femme. Elle était élancée, avait la peau tannée et une longue chevelure rouge. Pas banale. Son haori blanc ne laissait en effet nul doute quant à sa condition de capitaine. Il s'étonna tout de même, sans le laisser paraître, que son visage ne lui dise rien. Elle prit place devant les deux hommes et eut à peine le temps d'entrouvrir les lèvres qu'il lui coupa l'herbe sous le pied, adoptant son ton le plus jovial et s'éventant du bout des doigts.

— Oh mais je ne vous connais pas ? Laissez-moi deviner vous êtes le nouveau Capitaine de la Troisième Division ? Non de la Cinquième ! Ou peut être de la Neuvième ? Qu’est-ce qui vous amène dans mon humble boutique ?

Peu de choses, et de gens, pouvaient se vanter d'étonner le fondateur du Bureau de Développement Technique. Pourtant, la nouvelle que lui apportait cette femme put se targuer de cet exploit. S'il prit soin de ne pas tourner la tête vers Hirako pour le consulter du regard, il ne put retenir la soudaine raideur de son corps, alors que ses yeux s'arrondissaient sous l'ombre de son chapeau. Le capitaine-commandant, destitué ? Et tous ses partisans, également ? Autant dire le Gotei tout entier. Pourtant, elle avait beau parler à demi-mots, son invitée avait employé les mots « qui le soutiendront » ainsi que « conflit », ce qui laissait entendre qu'une lutte intestine avait lieu, ou allait avoir lieu, à la Soul Society. Le shinigami pouvait bien se creuser la tête dans tous les sens, il ne voyait pas trop comment cela était possible, avec la configuration actuelle du Gotei. Tout ce qu'il pouvait en déduire, pour l'heure, c'était qu'il y avait de nouveaux capitaines dans les tuyaux, et qu'ils étaient dans le camp opposé à Yamamoto, puisqu'elle semblait l'émissaire de ce camp. Même cela sonnait faux, mais il allait commencer avec ça. Son air se fit plus sérieux, et sa voix plus grave, alors que la jeune femme à la chevelure carmin sirotait son thé comme si elle venait d'annoncer qu'on sortait les poubelles bleues le mardi au lieu du jeudi à partir de maintenant.

— Le Capitaine-Commandant, démis de ses fonctions ? Voilà une nouvelle pour le moins curieuse, mes dernières informations en provenance de la Soul Society ne laissaient rien présager d'un tel événement.

Et puis il y avait cette histoire de mandat royal... Si c'était vrai, il n'y avait pas cent possibilités. Deux, trois tout au plus.

— Pourriez-vous m'en dire plus, Miyaka-taichô ? Pour quel motif le Capitaine-Commandant a-t-il été destitué ? Quelle est la situation, au Seireitei ?

Shinji Hirako
Shinji Hirako
Vizard

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MessageSujet: Re: Le thé, le bob et le masque
Le thé, le bob et le masque I_icon_minitimeSam 6 Avr - 18:44


Zone sud de Karakura, quartier de Komatsu. Un coin plutôt paumé du genre zone industrielle ou peu de gens s'attardent à faire du tourisme et c'est bien pour ce calme et cette absence d'agitation que les exilés du Gotei 13, les Vizards, ont choisit de s'établir dans l'un des nombreux hangars que compte l'endroit. De plus la barrière de Kido qui englobe parfaitement le bâtiments le rend totalement inaccessible pour quiconque tenterait d'y entrer -Sauf en ce qui concerne la charmante Inoue, elle, elle a réussis à passer sans soucis...-. Mais si le quartier peut sembler tout ce qu'il y a de plus tranquille, voir peut être même vaguement désert, il faut reconnaître que ce n'est pas toujours le cas, rarement en fait, du repères de Shinji et sa bande.

Huit hurluberlus au caractère aussi différent regroupés au même endroit, vivant ensemble vingt-quatre heure sur vingt-quatre, obligés de composer avec les humeurs de chacun... autant dire que l'ambiance à de quoi facilement dégénérer. Que ce soit a cause des sautes d'humeur d'Hiyori, des crise de nerf de Mashiro ou encore des disputes de Rose et Love parce que l'un à spoilé le dernier Shonen Jump à l'autre. Maintenant essayez de vous imaginer un jour banal ou tout ce beau monde a vraisemblablement décidé de se donner à fond niveau casse-burnes et ou les seuls à ne pas s'impliquer sont le calme et posé Hachi et le leader de cette bande de joyeux camarades, Shinji. Qu'est-ce que ça pourrait donner?

Et bien en ce qui concerne le blondin ça fait trois fois qu'il se mange une sandale perdue, sensiblement adressée à quelqu'un d'autre que lui, sans doute Lisa qui vient de lui passer devant avec un autre de ses magasine porno à la main. Et il à beau essayer de se concentrer sur son baladeur, les hurlements des uns et des autres parviennent à couvrir presque complètement la musique. A droite :

- Répètes un peu pour voir Lisa?! Qui est plate?!

- Tu vois quelqu'un d'autre que toi ici?

A gauche :

- Kenseeeei ! Je m'ennuis ! Trouve moi quelque chose à faire ! Allé Kenseeeei !

- Ferme là, Mashiro. Ta voix est vraiment insupportable...

Un peu plus loin :

- Regarde ce que t'as fait Rose ! Maintenant je pourrais jamais connaître là fin

- Si tu me laissais aussi lire le Shonen Jump je n'aurais pas eu besoin de te le prendre par la force!

C'est trop, c'est beaucoup trop. D'habitude ça va, il arrive à peu prêt à gérer l'une ou l'autre des disputes mais aujourd'hui tout le monde semblait complètement déchainé ! Shinji fulmine, bouillonne de rage de l'intérieur, son baladeur est à pleine puissance et il est toujours incapable de reconnaître la musique qu'il est entrain d'écouter. Ca commence à bien faire.

- ASSEZ ! Hurle le leader des Vizard en jetant son casque sur le vieux canapé miteux sur lequel il était allongé. Vous êtes vraiment obligé de faire constamment tout ce bordel ?!

Dans un claquement de langue agacé l'ancien Capitaine se lève et quitte le hangar sous le regard abasourdit de ses compagnons. Soudainement, tout est bien plus calme.

***

Les mains profondément enfoncée dans les poches de son pantalon, Shinji marchait depuis deux bonnes heures déjà. Renfrogné et souffrant d'un terrible mal de crane, il ne savait pas vraiment ou il allait, l'idée était de s'éloigner le plus possible du hangar et même là, il avait encore l'impression d'entendre les cris de tout le monde résonner dans sa tête.

- J'ai besoin de vacances... Soupira le Vizard en se serrant l'arrête de son ne entre ses doigts.

Tandis qu'il évoluait au seins des différents quartiers de Karakura, son attention se porta finalement sur un bâtiment un peu plus loin. Il reconnaissait assez facilement cette boutique puisqu'elle appartenait à un ami à lui, un très bon ami même. Il n'avait pas l'occasion de le voir très souvent, mais ce n'était pas ça qui allait flétrir l'affection qu'il lui portait. Bien décidé à changé d'air, les pas de Shinji se firent plus décidé alors qu'il approchait de la boutique de Kisuke Urahara. Il saluât Ginta et Ururu qui étaient en train de faire le ménage devant la boutique et poussa la porte coulissante qui permettait t'entrer à l'intérieur du magasin. Le bruit d'un petit carillon retentit et bientôt le propriétaire des lieux apparaissait pour chaleureusement saluer son ancien collègue.

Le Vizard était plutôt content de le voir. Kisuke était le genre de personne constamment de bonne humeur avec qui l'on prend plaisir à converser. Pourtant il ne lui sourit pas tout de suite et passa une main derrière sa nuque pour envisager le tenancier avec un air vaguement agacé.

- Combien de fois va falloir que je te demande de m'appeler Shinji?

Un soupire kilométrique passa le pas de ses lèvres alors que son mal de crâne lui fit à nouveau plisser les yeux en repensant à Hiyori et Lisa entrain de se crêper le chignon.

- Elle est chiante, comme d'habitude. Autant dire qu'elle se porte à merveille.

Shinji referma la porte de la boutique derrière lui, il n'avait même pas pris là peine de vérifier si la boutique était ouverte ou non, il avait supposé que de toute façon Kisuke quittait rarement son sanctuaire et serait probablement là pour l'accueillir. Il s'enquit donc de le suivre jusqu'à l'arrière boutique ou il s'agenouilla sur un coussin devant une petite table ronde. Tout était calme. Le piaillement des oiseaux et le bruit de la bouilloire rompait joyeusement le silence et Shinji se sentait enfin capable de respirer convenablement. L'ancien Capitaine se rendait rarement à la boutique de Kisuke mais à chaque fois qu'il y retournait il constatait que comme d'habitude tout y était toujours très zen. Bien sur, il arrivait que les enfants fassent du grabuge, mais ça n'avait rien de comparable à l'ambiance du hangar.

Kisuke rejoignit enfin son invité et l'odeur du thé vint rapidement emplir les narines de Shinji qui se saisit de sa tasse pour en humer plus précisément l'odeur. Un mélange de jasmin et de cannelle tout à fait agréable. Il but une gorgée brûlante et sourit à son ami qui s'excusait déjà de ne pas être aussi doué que son assistant. Aah sacré Kisuke, il fallait toujours qu'il doute de ses capacités et se dénigre par rapport aux autres.  A la question du tenancier, sa céphalée se rappela à lui comme s'il ne fallait surtout pas qu'il oubli pourquoi il avait pris la poudre d'escampette. Il grimaça.

- Non, non, j'avais simplement besoin de prendre l'air... Vraiment besoin en fait.

Il passa une main sur son front et se massa les tempes.

- Et toi? Comment se porte la boutique?

Il faut dire que niveau "véritable problèmes" ça faisait longtemps qu'ils n'avaient pas eu à faire face à quelconque dangers. Une vrai petite période de paix après avoir du traverser autant d'épreuves. C'était une bonne chose. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes mais ce moment de tranquillité fut soudainement interrompue par l'intervention d'une tiers personne et à en juger par le reiatsu qu'il dégageait, il ne s'agissait certainement pas d'un client lambda.

D'après les dires de Tessai, le visiteur impromptu était un Capitaine du Gotei 13. Un nouveau Capitaine, puisque Shinji était certain qu'il ne s'agissait pas le moins du monde de quelqu'un qu'il connaissait. Ce Capitaine aurait d'importantes nouvelles à transmettre à Kisuke et pour qu'un haut gradé se déplace en personne il devait s'agir d'informations top secrètes connu des Capitaines seuls ou tellement importante que l'on ne pouvait pas se permettre de laisser n'importe qui délivrer le message. En tant qu'exilé, Shinji n'avait globalement plus grand chose à faire des affaire du Seireitei, mais l'air de rien, il était curieux de connaître ces "information de la plus haute importance".

C'est donc une femme qui pénétra à l'intérieur de l'arrière boutique. Elle était grande avait de long cheveux rouge et son regard avait quelque chose de... glaçant. Inutile de chercher trop loin pour comprendre que cette femme était quelqu'un de puissant, de très puissant. Elle dégageait quelque chose, une forme d'assurance propre aux personnes qui savent qu'elles n'ont absolument rien à craindre de leur entourage. Elle était impressionnante et sa façon de se mouvoir faisait danser son Haori au rythme de ses pas. Lorsque la dénommée Léana Miyaka -hum... a-t-il déjà entendu ce nom quelque part?- s'installa à table avec eux l'air lui avait semblé devenir bien plus lourd tout d'un coup.

Tandis qu'elle se présentait, Shinji, qui faisait mine de ne pas s'intéresser à la conversation essayait discrètement de jeter un regard à l'insigne dans son dos sans doute fois parvenir à en discerner grand chose, en tout cas, rien qui ne lui semblait familier. Bizarre. Pourtant, la nouvelle apporté par le nouveau Capitaine lui fit bien vite écarquiller les yeux. Yamamoto démis de ses fonctions?! Ainsi que l'ensemble des autres Capitaines? Mais alors... et elle? Quelque chose semblait vouloir dire qu'elle n'était pas concerner par ce changement de plan soudain et le regard de l'ancien Capitaine de la cinquième division se fit soudainement bien plus grave. Qu'est ce qui se passait au Gotei 13 ? Pourquoi cette femme venait-elle demander à Kisuke de ne pas intervenir dans le conflit interne que subissait la Soul Society? L'air de rien, il écouta attentivement les questions de son vieil ami sans toute fois prendre l'initiative d'en rajouter. Jusqu'à présent, il était resté passif et allait continuer de le rester pour le moment, après tout... cette affaire ne le concernait pas, enfin pas vraiment.

Léana Miyaka
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MessageSujet: Re: Le thé, le bob et le masque
Le thé, le bob et le masque I_icon_minitimeDim 7 Juil - 20:51

Léana se délecta de l’étonnement, à peine dissimulé, qui se lisait sur les visages de Kisuke et Shinji. Et elle pouvait le comprendre, il semblait invraisemblable que le Capitaine Commandant fondateur du Gotei 13 soit démis des fonctions qu’il avait lui même instituées. Ils auraient probablement pu penser qu’il s’agissait d’une mauvaise blague, et qu’en réalité Yamamoto prenait une retraite dûment méritée, si leur interlocutrice n’était pas à ce point sérieuse. Alors que l’atmosphère était lourde et que les suspicions commencèrent à s’instiller dans l’esprit des deux shinigami exilés, Kisuke brisa le silence en interrogeant à haute voix le Capitaine de la Division Kurenjingu sur cette destitution, signifiant qu’il venait de prendre son annonce au sérieux. Shinji quant à lui restait bien silencieux, comme s’il observait la jeune femme, et cherchait le moindre indice pouvant trahir ses réelles intentions. En son for intérieur, la Fleur Écarlate esquissa un sourire, le vizard semblait être exactement comme le portrait qu’Hikari en avait dressé, et comme le rapport du Roiyarushîkuretto le décrivait : intelligent, prudent et observateur. Rien qu’à se tenir près de lui, Léana savait que tout comme Kisuke, elle ne devait pas sous-estimer Shinji Hirako. Le propriétaire du petit magasin ne laissa pas le temps au Capitaine de la Division Kurenjingu, sa curiosité était palpable et il enchaîna aussitôt :

«Pourriez-vous m'en dire plus, Miyaka-taichô ? Pour quel motif le Capitaine-Commandant a-t-il été destitué ? Quelle est la situation, au Seireitei ?»


Le Capitaine Miyaka but une gorgée de son thé, sans laisser transparaître le moindre signe de nervosité ou de colère. Sa sérénité contrastait avec le tableau du Seireitei qu’elle dépeignait dans sa réponse :

«Genryûsai Shigekuni Yamamoto a été démis de ses fonctions car il n’est plus capable d’assumer le rôle qui était le sien. Ces deux dernières années, le Seireitei a connu plus de troubles que lors des 100 dernières années. Ce qui s’est passé avec Sosûke Aizen n’aurait jamais eu lieu il y a plusieurs siècles de cela. La Chambre des 46 a fait comprendre à plusieurs reprises au Capitaine Commandant qu’il était temps pour lui de se retirer, mais à chaque fois, il a balayé d’un revers de la main leur invitation. Yamamoto se fait vieux, il faiblit et sent son pouvoir s’ébranler, il devient donc de plus en plus autoritaire et outrepasse ses droits, notamment en exerçant une pression sur la Chambre des 46 ou en faisant fi de leurs avis. Un rapport sur les fautes et manquements du Capitaine-Commandant au cours des 100 dernières années a été remis à l’autorité royale, qui nous a très vite transmis l’ordre de destitution.»

Léana marqua une courte pause, ne laissant pas le temps à ses interlocuteurs de répondre. Elle fixa Shinji dans les yeux, alors qu’il ne s’était pas encore présenté, et lui dit sur un ton des plus sérieux :

«Par ailleurs, saviez-vous Shinji Hirako, que dans ce rapport, il est notamment question du procès précédant votre condamnation à vous et à vos amis ? Il s’avère que lors d’une réunion préliminaire, la Chambre des 46 avait décidé de vous épargner et de vous mettre sous quarantaine, le temps qu’un remède soit trouvé à l’affliction qui vous avait touché à cette époque. Néanmoins, le Capitaine Commandant Yamamoto avait aussitôt contesté cette décision, et fait savoir que s’ils refusaient de vous condamner, il vous mettrait lui-même à mort et renverserait la Chambre des 46, pour association avec la menace hollow. Et ce n’est que l’un des nombreux épisodes au cours duquel Yamamoto a interféré avec la justice et exercé une pression sur les instances dirigeantes de la Soul Society.»

Bien sûr, ce rapport n’était qu’affabulation, tout du moins en partie. Il existait réellement, mais n’avait pas été transmis à l’autorité royale, et l’épisode que venait d’évoquer le Capitaine de la Division Kurenjingu n’avait jamais eu lieu, ou plutôt il avait eu lieu, mais la Chambre des 46 avait bien évidemment condamné de son propre chef les shinigami victimes de hollowfication, le Capitaine Commandant s'était juste rangé à son avis. Néanmoins, il semblait assez réaliste pour convaincre ses deux interlocuteurs de la perfidie de Yamamoto. Léana ne leur laissa de nouveau pas le temps de répondre, malgré la courte pause qu’elle avait marquée, elle enchaîna aussitôt :

«Et pour répondre à votre question Kisuke Urahara, le Seireitei est actuellement en proie à une guerre civile. Comme vous devez vous en douter, la totalité des Capitaines qui étaient déjà en poste, ont soutenu Genryûsai Shigekuni Yamamoto. La nouvelle génération de Capitaines, nommés par mandat royal, et que je représente, a donc pour objectif de destituer le Capitaine Commandant et ceux qui le soutiendront, que ce soit par la force, ou en faisant appel à leur raison. Bien évidemment, les Capitaines et Lieutenants qui nous rejoindront, conserveront leurs postes. Nous avons donc pour objectif de calmer le plus rapidement possible la situation, sans que le Seireitei ne subisse plus de dégâts que nécessaires.»


Léana marqua de nouveau une pause, le temps de boire une gorgée de sa tasse de thé, et ajouta :

«C’est pour cette raison que je viens vous demander en personne de ne pas intervenir dans ce conflit, Kisuke Urahara. Néanmoins, cela tombe bien que vous soyez présent Shinji Hirako, je comptais également vous rendre visite. La demande que j’ai à vous formuler est l’inverse de celle que j’ai faite à Urahara : rejoignez-nous, vous et vos amis. Vous avez été l’une des nombreuses victimes de la tyrannie de Yamamoto, votre force et vos capacités stratégiques pourraient faire la différence dans cette guerre civile. Souhaitez-vous que la vérité éclate au grand jour et que justice soit faite ? Bien évidemment, même si vous refusez ma proposition, vous êtes dorénavant réhabilités, vous et vos camarades, puisque vous avez été les victimes d’une erreur judiciaire et de l’abus de pouvoir d’un seul homme, vous pouvez vous rendre à la Soul Society quand vous le voudrez ou rester dans le Gensei.»

Le Capitaine Miyaka essayait subtilement d’amadouer Shinji en lui laissant croire et qu’il avait le libre arbitre et en se montrant plus ou moins sympathique avec lui. Elle comptait attiser la haine qu’il avait pour Yamamoto afin qu’il accepte sa proposition. Après tout Léana était le Capitaine fondateur de la Deuxième Division et de l’Omnitsukidô, les subtilités de l’esprit ne lui échappaient pas. L’objectif de sa mission était donc double depuis le début : empêcher Kisuke Urahara d’intervenir dans le conflit, et si possible recruter les vizards. Par un heureux hasard, la jeune femme pourrait accomplir ces deux objectifs d’un seul coup. Léana comptait bien sortir victorieuse de cette entrevue avec les deux shinigami exilés, et si elle en avait le temps, elle explorerait davantage le monde des humains.
Pnj
Pnj
Staff






MessageSujet: Re: Le thé, le bob et le masque
Le thé, le bob et le masque I_icon_minitimeJeu 11 Juil - 22:50

Le gérant du magasin ne savait trop quoi penser de ce que venait de lui annoncer cette mystérieuse capitaine. Difficile de véritablement juger l'attitude du capitaine-commandant alors que cela faisait plus d'un siècle qu'il n'avait plus mis les pieds à la Soul Society... et pourtant, il trouvait tout de même que c'était faire preuve de malhonnêteté intellectuelle que d'accabler le capitaine Yamamoto pour les mésaventures de ces dernières années alors que personne n'avait vu au travers des manigances d'Aizen. Pas même eux deux, Hirako-san qui était au plus proche de lui, et Kisuke Urahara, le plus grand génie qu'ait connu la Soul Society.

De même, prétendre que le capitaine-commandant faiblissait au point de ne plus pouvoir assumer ses fonctions, ou au point de craindre qu'on l'évince semblait un peu exagéré. Il restait le plus puissant shinigami du Gotei, et veillait sur la génération à venir, celle qui saurait le remplacer. Le fait qu'il se soit adouci n'avait jamais paru blâmable aux yeux de Kisuke non plus. Pour être honnête, c'était même ce qu'il aimait le plus chez le doyen des shinigami. Il pensait que c'était un bien, que la disparition des sanglantes personnalités des premières heures du Gotei se soient estompées pour laisser la place à quelque chose de plus sain. C'était ce changement qui avait fait de la Soul Society un endroit où il faisait bon vivre, où chacun cherchait à préserver la paix et veiller sur autrui. C'était ce Seireitei qu'il aimait, où le capitaine-commandant faisait office de père de famille qui savait profiter de la sérénité mais également agir et être ferme lorsque cela était nécessaire. Une poigne de fer dans un gant de velours, en somme.

Toutefois, le vendeur de bonbons était connu pour être paré à toute éventualité, avoir déjà prédit tous les scénarios possibles. Il savait que ce jour risquait d'arriver, mais il pensait qu'il faudrait encore au moins quatre ou cinq cents avant que cette situation se présente. Il était rare qu'il se trompe dans ses pronostics, et cela l'inquiétait...

Cette histoire de rapport, notamment, l'intriguait. Toutes les erreurs du Capitaine-Commandant, recensées depuis cent ans ? Cela voulait dire que tout cela traînait depuis longtemps, car il paraissait difficilement concevable qu'aujourd'hui encore n'importe qui puisse obtenir des informations compromettantes et encore moins véritablement accablantes sur des événements vieux d'un siècle. Or, cela ne pouvait pas être l’œuvre de l'Omnitsukidô puisque ni lui ni Yoruichi n'étaient au courant de ça et qu'il connaissait la loyauté de Soi Fon envers le capitaine en chef. Y avait-il donc des agents doubles, des shinigami sous couverture tout ce temps ? Est-ce que cette capitaine sortie de nulle part avait en vérité fait profil bas pendant des années, à la solde d'une autorité supérieure, alors qu'elle était déjà exceptionnelle, comme les nouveaux capitaines en place ? C'était plausible, mais improbable.

Il continua d'écouter son discours, en silence, et tendit particulièrement l'oreille quand elle aborda l'affaire d'il y a cent-dix ans. Au fur et à mesure qu'elle parlait, il se mit à jeter de discrets coups d’œil à son invité, tout en se mordillant la pulpe du pouce pour réfléchir. Il était aussi satisfait qu'elle que le hasard ait poussé Shinji à venir à sa rencontre aujourd'hui. Il valait mieux qu'il soit à ses côtés pour recevoir cette proposition. Une fois qu'elle eut finit de parler, et qu'il se soit bien assuré qu'elle n'en dirait pas plus, il baissa la tête pour dissimuler ses yeux derrière la bordure de son bob.

— Je vois. Je comprends. Je vous remercie pour vos explications et vos conseils, Miyaka-taichô...

Il se redressa, un sourire radieux aux lèvres, et la tête légèrement enfoncée dans ses épaules, déployant son éventail qui révéla une face avec un motif en croix.

— Mais je crois que je n'en ferai rien ! Ahah !

Il se détendit et posa son accessoire sur la table basse, adressant un petit geste apaisant à la capitaine pour qu'elle ne se braque pas tout de suite. Mais, discrètement, il referma sa prise sur sa canne.

— Ne le prenez pas mal, mais je pense qu'il nous manque quelques informations avant de prendre une ultime décision. Il y a aussi quelques éléments de votre discours qui me turlupinent, sur lesquels j'aimerais que vous m'éclairiez, si vous n'y voyez pas d'inconvénients. Il adressa à son hôte un sourire entendu, comme pour s'engager dans un jeu avec elle. Vous n'êtes pas sans savoir que j'ai fait partie de la Deuxième Division, j'imagine ?

Urahara prit une légère inspiration et sa tasse de thé pour siroter un peu, à la façon de son interlocutrice. C'était aussi le temps pour lui, en quelques secondes seulement, de monter le plan de son raisonnement dans son esprit.

— Ce n'est pas sans lien avec le premier point que j'aimerais aborder, votre fameux rapport soumis à l'autorité royale. J'apprécierais grandement de poser les yeux sur une copie. Je suis aussi extrêmement curieux au sujet de la manière dont vous avez récolté toutes ces informations, s'il est aussi dense que vous nous l'annoncez. C'est un véritable exploit, sans l'aide de l'Omnitsukidô !

Puisqu'elle avait annoncé qu'aucun capitaine ne s'était encore rallié à eux, cela voulait dire que Soi Fon n'était pas à l'origine de ce rapport. Et quand bien même les services secrets étaient particulièrement fidèles au clan Shihôin, et que Yushiro aurait pu être susceptible de vouloir venger sa sœur accusée par le Gotei, il n'était sans doute pas encore assez influent ou compétent pour réunir des agents secrets suffisamment talentueux pour échapper à la vigilance des services de contre-espionnage tout en récupérant des informations aussi cruciales.

— Vous parlez du procès dont Hirako-san et ses compagnons ont été victimes il y a un siècle, mais j'étais présent aussi. Tessai-san et moi-même étions d'ailleurs les seuls accusés conscients à ce moment-là. J'ai un peu de mal à croire à votre histoire, puisque tout est allé très vite. J'ai travaillé toute la nuit pour sauver Hirako-san et les autres, sans succès, et ai été capturé le lendemain. Cela dit, vu la précision des informations dont disposaient les 46 de Chuô, et l'empressement dont ils faisaient preuves pour nous condamner, j'ai longtemps eu la certitude que le procès était truqué et que le verdict avait été décidé en amont de la séance. Même si je pensais que c'était l’œuvre d'Aizen, je peux accorder le bénéfice du doute à votre version, en admettant que la rage évidente des 46 venait de leur peur et leur frustration après les exigences du commandant Yamamoto.

Le chaland posa un long regard sur son ami, l'ancien capitaine de la cinquième division, pour tenter de voir au travers de ses pensées. Mordait-il à l'hameçon de cette étrangère ? Pensait-il que Shigekuni était à l'origine de leur condamnation ? Était-il prêt à se battre pour récupérer le Gotei aux côtés d'inconnus ?

— Pour des tierces personnes comme nous, il est aussi important de connaître quels sont vos effectifs. Si les informations que vous nous donnez son exactes, je doute que vous soyez très nombreux, et je comprends donc votre volonté de recruter les capitaines et lieutenants hollowmorphosés. Ou alors, vous êtes plus que trois nouveaux capitaines ? Cela serait sensé, j'imagine mal que seuls deux de vos compagnons soient en mesure de repousser les attaques de tout le Gotei alors que le Seireitei est en proie à la guerre civile. Y a-t-il une sorte de... contre-Gotei ? Une force suffisamment importante pour répliquer ?

Kisuke cessa d'observer sa tasse de thé, à laquelle il semblait raconter ses réflexions plutôt qu'à ses invités, pour poser ses yeux dans les iris dorés de Léana. Sans la moindre hésitation, il soutint son regard à la recherche de la moindre émotion, du moindre tic nerveux qui trahirait une réaction quelconque.

— Il y a toujours quelque chose qui me tracasse... Même avec l'aide des Vizards, même si vous parveniez à rallier le Gotei tout entier par la raison comme vous le prétendez, je doute que vous soyez en mesure de vaincre le Capitaine-Commandant. Ou alors vous avez un atout dans votre manche ? Quelqu'un qui serait en mesure de le remplacer une fois la guerre finie ? Quoi qu'il en soit, vous avez besoin de tous les soutiens possibles... C'est donc tout à fait légitime de votre part de requérir l'assistance d'Hirako-san et des siens. Pourtant, Tessai-san et moi-même, qui avons également été injustement jugés, dans les exactes mêmes circonstances, au même procès, n'avons pas eu d'offre de réhabilitation. Au contraire, vous me demandez de ne pas intervenir. Quelles raisons pourraient vous pousser à ne pas vouloir qu'un très puissant nécromancien, et l'humble marchand de bonbons que je suis, ne vous rejoignent pas dans votre guerre ?

Il lui lança un petit sourire malicieux, presque désolé.

— Y a-t-il quelque chose que vous craignez que je découvre si je me mêlais de vos affaires ? En quoi ma présence risquerait-elle d'apporter plus de dégâts que nécessaire au Seireitei,  Miyaka-taichô ?

Sans se tourner vers lui, toujours à l'affût du moindre geste brusque ou de la moindre réaction de la part de sa vis-à-vis, Urharara s'adressa au blondin.

— Hirako-san, si j'étais vous, il y a mille raisons pour lesquelles je ne risquerais pas ma vie et celle de vos compagnons en rejoignant cette femme. Tant que la situation n'est pas plus claire, vous devriez rester neutres.

Shinji Hirako
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MessageSujet: Re: Le thé, le bob et le masque
Le thé, le bob et le masque I_icon_minitimeSam 20 Juil - 17:28

Le Capitaine Commandant démis de ses fonctions parce qu'il n'est plus capable d'assumer son rôle de leader du Gotei? Sa force faiblit? Son pouvoir décroit? Autant de questions que Shinji n'aurait jamais cru avoir à se poser un jour. Yamamoto avait beau être le plus ancien membre du Gotei 13, il n'en restait pas moins le plus fort. Enfin, du temps où il était Shinigami, c'était encore le cas. Il était bien quelque fois arrivé au blondin de remettre en question une décision du Capitaine Commandant, mais de la à le traiter de vieux sénile... non, jamais il n'y aurait songé. Même aujourd'hui alors qu'il ne porte plus vraiment le Seireitei dans son cœur. Il était donc difficile pour l'ancien capitaine de la cinquième division de s'imaginer qu'en à peine plus de cent ans, les choses avaient dégénérées à ce point.

Pourtant Shinji restait silencieux. En revanche s'il donnait l'impression de ne pas s'intéresser à la situation en premier lieux, à présent, son regard alternait doucement entre celui de Léana et celui de Kisuke. Son intérêt pour la conversation s'était d'ailleurs mis à croitre à l'instant où la Capitaine avait finalement détourné la tête dans sa direction pour s'adresser à lui en particulier. Lorsqu'elle aborda le sujet du procès qui avait aboutit à sa condamnation à mort à lui et ses compagnons de mésaventure, le Vizard avait légèrement écarquillé les yeux. Autant de mécontentement à l'idée de réaborder un évènement désagréable de son passé, que surpris d'apprendre qu'il s'agissait vraisemblablement d'un abus de pouvoir de Yamamoto qui aurait poussé la chambre des 46 à ordonner leur exécution.

Vraiment? Est-ce que c'est... possible? Shinji n'avait jamais entendu parler jusque là d'un quelconque Shinigami capable de faire autorité sur la chambre des 46, aussi gradé soit-il. Si Yamamoto s'était montré aussi virulent, pourquoi ne l'ont-il pas sanctionné pour avoir tenté d'outrepasser ses droits? D'un autre côté ce cas de figure ne lui paraissait pas  tout à fait invraisemblable, mais Hirako se posait là en victime. Lui il savait que le responsable n'était autre qu'Aizen Sosuke, lui il savait que ses camarades n'auraient jamais cherché à mélanger leurs pouvoirs avec ceux des Hollow de leur propre gré. Ils étaient blessés, ils auraient pu mourir, ou pire devenir l'une des abominations qu'ils avaient passé leur vie à détruire. Mais ils étaient également inconscients au moment de ce fameux procès et Shinji n'avait eu droit aux détails qu'à son réveil, alors que Kisuke lui apprenait qu'il n'avait pas pu les soigner, que la chambre des 46 avait annoncé leur peine de mort et que pour les sauver ils avaient été contraint de s'exiler dans le monde des Humains. Autant de raisons d'en vouloir à leurs anciens frères d'arme. Le Capitaine de la cinquième division s'était sentit, trahis, abandonné, alors que tout était si évident ! Il ne leur a jamais vraiment pardonné.

Alors imaginez sa réaction lorsque Léana s'était à nouveau adressée à lui, pour lui proposer ni plus ni moins que de la rejoindre. Réintégrer le Gotei, lui et les autres et prendre leur revanche sur Yamamoto et sur tous ceux qui n'avaient rien fait pour leur venir en aide, qui avaient été trop aveugle pour voir en la perfidie d'Aizen alors que Shinji lui même avait prédit qu'il pourrait devenir dangereux. L'offre avait quelque chose de tentant, de très tentant.

Mais c'est le gérant du magasin qui ouvrit la bouche le premier pour répondre à Léana. Et aussi absurde que ça puisse paraître, le Vizard n'avait pas pu s'empêcher de pouffer discrètement en voyant son vieil ami refuser poliment de fermer les yeux sur les agissements du Capitaine Miyaka. Ça ne l'aurait pas étonné. Même trahis et exilé, Kisuke continuait d'éprouver beaucoup d'affection pour le Gotei. Il était donc logique qu'il parviendrait sans mal à trouver une "faille" dans les explications de Léana. Il est vrai qu'il subsistait toujours quelques zones d'ombre et que le marchant de bonbons les avait relevé avec une incroyable perspicacité.

De toute manière, Shinji n'aurait jamais accepté la proposition d'une inconnu sans y avoir réfléchit au préalable et surtout, sans en avertir ses compagnons. D'autant plus lorsqu'il s'agit d'une telle proposition. Et pourtant une haine bien cachée c'est tout de même mise à gronder dans le cœur blessé du Vizard. Même s'il n'en a jamais vraiment donné l'air, cette histoire de procès, tout ce qu'il a du traverser pour maîtriser sa holomorphose et les hypothétiques fais montrant que cet exil est aujourd'hui considéré comme le fruit d'une erreur judiciaire avait de quoi faire réfléchir. Bien sur que Kisuke faisait bien de s'inquiéter, qu'est ce qui pourrait empêcher l'ancien Capitaine de la cinquième division d'accepter la proposition de Léana?

Il hocha la tête alors que le gérant du magasin tentait de le mettre en garde et c'est avec un rictus particulièrement sérieux que Shinji avait tout d'abord soutenu le regard de Urahara, puis celui de Léana.

- Nous n'avons jamais été complètement neutre. Répondit-il en usant du "nous" pour également parler au nom de ses camarades. Le Gotei nous a trahis, nous ne sommes pas les alliés des Shinigami.

La tête basse, son regard avait quelque chose de tendue, de sombre, comme s'il réfléchissait en même temps qu'il parlait. Puis il avait  relevé les yeux vers Léana et un sourire mauvais avait étiré ses lèvres pour dévoiler ses dents.

- D'aucun Shinigami.

Il se tue volontairement le temps d'analyser la réaction de son interlocutrice.

- Ce que vous dites est particulièrement intéressant, Miyaka-Taicho et si c'est vrai alors vous avez raison, nous ne devrions pas rester ici mes amis et moi. Il ricane. Je suis d'ailleurs persuadé que si Hiyori avait été là, elle aurait sauté sur l'occasion pour se joindre immédiatement à vous et aurait même tenue à être en première ligne pour voir Yamamoto disparaître !

Il attrapa sa tasse de thé pour la siroter calmement et se laisser le temps de mettre de l'ordre dans ses pensées.

- Mais Kisuke a révélé plusieurs choses qu'il me semble important de ne pas négliger. En effet, même si je ne doute en aucun cas de votre honnêteté... vous ne nous apportez que des paroles et aucune preuve.

Shinji reposa finalement sa tasse sur la table avec un peu plus de virulence qu'il ne l'aurait souhaité. Cette fois ci, il plongea entièrement son regard ambré dans les yeux de Léana.

- Enfin... le plus important reste ceci. Je me fiche éperdument des problèmes du Gotei ou des ordres du Roi des Esprits. Ma vie à Karakura me satisfait amplement et je ne risquerait pas la sécurité de mes amis pour mener une guerre qui ne me concerne pas.  

Léana Miyaka
Léana Miyaka
Division Kurenjingu

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MessageSujet: Re: Le thé, le bob et le masque
Le thé, le bob et le masque I_icon_minitimeMar 17 Mar - 4:35

Kisuke Urahara méritait sa réputation : intelligent, perspicace et incroyablement dangereux. Néanmoins, ce n’était pas un jeune shinigami de 200 ans tout au plus qui mettrait aussi rapidement en difficulté le Capitaine fondateur de la Deuxième Division. Léana savait pertinemment que Kisuke était le meilleur stratège qu’ait connu la Soul Society, bien meilleur que Yamamoto ou elle-même. Mais actuellement, la situation était à son avantage, Kisuke ne possédait que bien trop peu d’informations sur son interlocutrice pour élaborer une stratégie salvatrice. Mieux encore, la jeune femme possédait une quantité astronomique d’informations sur l’homme au bob. Les interrogations trop directes ou mal assurées de ce dernier reflétaient à la fois son grand sens de la déduction, mais aussi son manque cruel d’informations. Néanmoins, la jeune femme était consciente qu’elle ne possédait qu’un léger avantage, ce qui rendait Kisuke Urahara réellement dangereux était son génie et sa capacité d’adaptabilité hors-normes. L’humble marchand de bonbons avait sans doute déjà esquissé dans son esprit la possibilité que son interlocutrice savait beaucoup de choses sur lui, et il devait par conséquent en son for intérieur déjà élaborer une nouvelle stratégie. Toutefois, Kisuke se trompait lourdement sur un point, le fait que le Capitaine de la Division Kurenjingu ait un reiatsu comparable au sien ou à celui de Shinji l’avait induit en erreur, il devait penser qu’en franchissant le Senkaimon aucun sceau ne lui avait été apposé. C’est pour cela qu’il l’avait interrogé sur l’existence d’un atout capable de vaincre le Capitaine-Commandant Yamamoto, il ignorait que cet atout se trouvait devant lui, en train de boire un thé des plus exquis.

Les réactions de Shinji et Kisuke n’avaient guère étonné le Capitaine Miyaka. Elle s’attendait à un minimum de résistance, au sinon elle aurait envoyé un quelconque laquais se charger de cette mission. Quand Kisuke tenta discrètement de refermer sa prise sur sa canne, la jeune femme sourit intérieurement. Elle aurait pu lui trancher la gorge ou lui couper un bras à n’importe quel moment, sûrement un peu plus difficilement maintenant qu’il était aux aguets, mais elle s’en sentait capable. Fort heureusement la fondatrice de l’Omnitsukidô n’aimait pas précipiter les choses, surtout quand elle s’amusait comme à cet instant précis. Après tout ce n’était pas tous les jours qu’on pouvait discuter avec l’esprit le plus brillant qu’ait connu la Soul Society, et cela changeait de ses disciples, l’une étant une ivrogne nonchalante et l’autre un psychopathe pyromane. Quand Kisuke et Shinji eurent fini de parler, Léana but une gorgée de son thé sans trahir la moindre réaction, elle restait sereine en toute circonstance, ne permettant pas à l’ennemi d’anticiper aussi aisément ses actions. Elle reposa sa tasse et fixa de ses yeux dorés Kisuke :

«Vous ne volez pas votre réputation Kisuke Urahara, vous êtes très perspicace, néanmoins je me dois de corriger certaines erreurs de votre part et répondre à vos questions. Vous avez raison, nous sommes bien plus de trois Capitaines, néanmoins nous ne constituons pas un contre-Gotei, nous sommes le Gotei. Nous sommes actuellement plus d’une dizaine de Capitaines. Mais vous vous fourvoyez sur un point  la faction que je représente n’a pas besoin de recruter, avec ou sans l’aide de Shinji Hirako et des siens nous destituerons Genryûsai Shigekuni Yamamoto.  Notre force dépasse largement celle de la faction de Yamamoto, en plus de nos Capitaines, nous avons davantage de shinigami ayant la puissance d’un Lieutenant, et tous nos soldats ont minimum la force d’un siège du Gotei 13 dissident.»


La jeune femme marqua une courte pause, avant de reprendre :

«Effectivement, nous avons un atout capable de vaincre Yamamoto. C’est pour cela que nous n’avons pas besoin de recruter, et que votre aide ou celle de Tessai Tsukabishi ne nous est pas nécessaire. Par ailleurs, nous ne vous offrons pas d’offre de réhabilitation car vous n’en avez pas besoin, du moment où vous avez participé à démasquer la félonie de Sôsuke Aizen, le Gotei 13 vous a automatiquement considéré comme un allié et de fait, tous les crimes qui vous ont été injustement attribués ont été effacés. Si la faction que je représente refuse de vous recruter c’est en raison de la nature des liens que vous entretenez avec le Gotei 13 dissident. Vous semblez y être beaucoup trop attaché, nous ne pouvons pas vous accorder notre confiance. Mais l’on m’a envoyé pour vous demander humblement de ne pas prendre part à ce conflit, nous souhaitons éviter toute effusion de sang inutile.»

Léana but une dernière gorgée de son thé, elle ne comptait pas utiliser cette carte mais Kisuke ne lui laissait pas le choix. Elle fixa Shinji et lui dit :

«Je comprends tout à fait votre décision Shinji Hirako et je la respecte. Pour répondre à Kisuke Urahara nous n’avons pas la nécessité de vous recruter, si nous vous faisons cette proposition, c’est parce vous nous avez été recommandé par un de nos Capitaines : Hikari Chujitsuna, ce nom doit vous rappeler quelque chose ?»


Tessai resservit une tasse de thé à la demande de Léana, qui but aussitôt une gorgée du breuvage chaud, faisant ainsi durer sa pause théâtre, guettant du coin de l’œil une quelconque réaction de la part du Vizard. Elle reprit immédiatement sans lui laisser le temps de répondre :

«Bien sûr je vais vous apporter les preuves que vous me demandez, laissez-moi juste le temps d’en demander l’autorisation. Je vous sens sceptique Shinji Hikaro concernant la recommandation du Capitaine Chujitsuna, laissez-moi vous prouvez la véracité de mes propos, il est actuellement en mission donc il me sera impossible de le joindre, mais l’une de vos amies communes devrait vous convaincre. Vous pouvez consulter ceci en attendant.»


Léana sortit une lettre de son haori qu’elle leur tendit, il s’agissait de l’ordre de destitution de Yamamoto adressé à la Division Kurenjingu et qui lui donnait la légitimité d’agir. Bien que cet ordre provenait de la Chambre des 46, le sceau qui figurait à la fin de l’ordre était celui du Roi des Esprits. Deux exemplaires de ce sceau existaient, un détenu par la Division 0, et un autre détenu par la Chambre des 46, qui ne l’apposait que sur les décisions les plus importantes. Ainsi, Kisuke et Shinji ne pourraient déterminer à coup sûr de qui émanait cet ordre, mais dans tous les cas, il était investi de l’autorité royale. Une fois la lettre remise à ses interlocuteurs, elle sortit également un petit objet rectangulaire d’à peine une quinzaine de centimètres. Cet objet s’apparentait quelque peu au téléphone portable des humains, sauf qu’il n’avait pas de touches, il s’agissait d’une invention de Léandre Reever, Capitaine de la Division Kurenjingu responsable du BDT. À coup sûr, Kisuke serait intrigué par cet objet peu commun. Léana toucha à plusieurs reprises l’écran, puis positionna l’objet en face de son visage en s’exclamant :

«Ici le Capitaine Miyaka, pouvez-vous transmettre à Kisuke Urahara une copie déclassifiée du rapport répertoriant les fautes et manquements du Capitaine-Commandant Genryûsai Shigekuni Yamamoto ?»

Le shinigami qui était en visioconférence avec Léana mis en attente le Capitaine, tandis qu’il s’exécuta. La jeune femme voulait donner l’illusion à Kisuke et Shinji qu’elle demandait la permission de consulter ce rapport, alors qu’il s’agissait bien d’un ordre, ainsi ils ne pourraient se douter qu’elle était officieusement le leader de la Division Kurenjingu. Après deux minutes d’un long silence, le shinigami répondit :

«Rapport déclassifié transmis à Kisuke Urahara.»


Léana fixa Kisuke et reprit :

«Puisque vous avez été membre de la Deuxième Division, vous savez très bien que nous ne pouvons vous transmettre des documents confidentiels et classifiés aussi facilement, pour l’intégrité de nos agents et des institutions. Néanmoins c’est un privilège qui vous a été accordé, vous serez la quatrième personne ne faisant pas partie des institutions de la Soul Society à lire ce rapport.»


Le rapport déclassifié contenait des passages raccourcis des affaires dans lesquelles Yamamoto était inculpé. Ainsi toutes les déclarations importantes de la Chambre des 46 avaient été supprimées dans cette version, afin de protéger l’instance dirigeante et accentuer l’importance des faits accrédités à Yamamoto. Cette version avait été envoyée quelques heures avant le premier assaut aux chefs des grandes familles nobles, exceptées la famille Kuchiki, de part le poste qu’occupe Byakuya Kuchiki au sein du Gotei 13. Ce rapport avait pour objectif d’entraîner l’adhésion des grandes familles nobles, notamment en leur faisant que Yamamoto empiéterait prochainement sur leur souveraineté. Mais dans le cas actuel, ce rapport était intéressant, car il donnait l’illusion que Yamamoto avait condamné les Vizards à une mort certaine un siècle plus tôt, même si l’ont voyait que les passages concernant la Chambre des 46 avaient été supprimés. Sans même laisser le temps à ses interlocuteurs de réagir, elle s’exclama :

«Transmettez mon appel au Capitaine Shihôin.»


Le shinigami s’exécuta, et le visage de Cana Shihôin apparut quelques secondes plus tard sur l’écran. Avant que cette dernière ne commette un impair, Léana prit la parole et tendit le téléphone à Shinji :

«Capitaine Shihôin, j’ai devant moi Kisuke Urahara et Shinji Hirako, pouvez-vous confirmer à Shinji Hirako que le Capitaine Chujitsuna est bien vivant et qu’il a recommandé à la faction dont nous faisons partis de le recruter ?»


Cana comprit immédiatement le stratagème de son mentor et enchaîna aussitôt :

«Yo Hirako ! Ça fait un bail, tu as bien grandi ! Hikari est bel et bien parmi nous, pour le meilleur comme pour le pire ! Et il nous a effectivement recommandé de te recruter, tu sais, c’est l’occasion de mettre sa dérouillée au vieux grabataire ! Là en ce moment il est en mission, et je me charge de l’entraînement des soldats, j’essaierai de répondre à quelques une de tes questions, mais brièvement, j’ai pas mal de travail !»


Léana fixa Shinji, espérant voir sur son visage le moindre signe d’étonnement en voyant que Cana était bel et bien vivante. Elle enchaîna aussi tôt :

«Je vous laisse deux minutes avec le Capitaine Shihôin si vous le souhaitez, vous pourrez également consulter le rapport avec Kisuke Urahara et revenir sur votre décision ou non. Dans tous les cas vous êtes réhabilités, vous et vos amis Shinji Hirako, peu importe si vous souhaitez rester à Karakura, nous rejoindre ou prendre vos distances avec ce conflit.»


Léana savoura de nouveau son thé, elle savait que même avec ces preuves, Kisuke ne serait pas facile à convaincre, mais elle espérait faire vaciller les convictions de Shinji en jouant sur le domaine de l’affect et de ses amitiés passées. Néanmoins, le Capitaine fondateur de la Deuxième Division se méfiait rigoureusement de l’ancien Capitaine de la Douzième Division : elle avait trouvé un adversaire de taille.
Pnj
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MessageSujet: Re: Le thé, le bob et le masque
Le thé, le bob et le masque I_icon_minitimeJeu 19 Mar - 21:50

Kisuke attendit avec appréhension les réponses de Shinji. Il n'avait aucun doute quant à son intégrité, un siècle auparavant il l'avait conseillé lorsqu'il peinait à prendre ses marques en tant que capitaine. C'était grâce à lui, en quelque sorte, qu'il était parvenu à nouer une relation de confiance avec Hiyori. Il était un homme bon et son ami. Le marchand de bonbons lui aurait sans l'ombre d'une hésitation confié sa vie mais, avec les démons du passé qui ressurgissaient, il était difficile de savoir comment allait réagir son cœur meurtri.

Une boule dans la gorge de l'ancien capitaine de la douzième division se forma aux premiers mots du blondin mais, alors que la chute arrivait, un sourire rassuré s'étira sur ses lèvres. Oui, c'était bien le Hirako qu'il connaissait, et la suite de son discours le confirma plus encore. Il aurait pu s'inquiéter de la réaction de leur interlocutrice mais, pour l'instant, seule la satisfaction de voir son vieil ami garder la tête froide l'habitait. Et puis, cela avait l'air d'être une femme raisonnable, calme et posée. Les probabilités que leur conversation dégénère aussi vite étaient presque nulles.

Comme escompté, et après une gorgée de thé parfaitement calculée, Léana planta ses yeux dans les siens. Son éventail dans sa main libre, il se gratifia d'une petite brise en arborant son plus beau sourire d'imbécile heureux alors qu'elle le complimentait. Toutefois, il écoutait avec attention les informations qu'elle lui donnait. Elle joua d'abord sur les mots, présentant sa faction comme le véritable Gotei, mais c'était de bonne guerre. La suite, par contre, était beaucoup plus intéressante. Et effrayante. Une armée complète de soldats de niveaux gradés ? Était-ce du bluff ou une réalité ? Où diable pouvaient-ils avoir trouvé de telles ressources, au nez et à la barbe du « Gotei dissident » ?

Elle lui exprima ensuite la méfiance dont sa faction faisait preuve à son égard. Il ne pouvait leur en tenir rigueur, son parti pris n'était plus à prouver. Toutefois, qu'elle ne tente même pas de le convaincre, ne serait-ce qu'un peu pour le sonder, était suspicieux. Savait-elle seulement qu'il était au courant à propos du Roi des Esprits ? Où ignorait-elle elle-même la vérité ? Quoi qu'il en soit, il était plus ou moins connu qu'il respectait relativement l'utilité du Roi et elle jouait trop peu sur son autorité afin de le persuader.

Ses réponses se profilaient peu à peu dans l'esprit du fondateur du BDT mais Léana lui coupa l'herbe sous le pied. Tournée vers Shinji elle lui révéla que la seule raison de sa proposition était qu'un de leurs capitaines l'avait recommandé pour rejoindre leurs rangs. Cette seule idée aurait pu être tout à fait banale si elle ne semblait pas aussi sûre que le nom de cet Hikari Chujitsuna dirait quelque chose au leader des Vizards. Il sembla à Urahara qu'un trouble s'installait dans l'esprit de son ami, renforcé par la répétition du nom de ce shinigami que le chaland ne connaissait pas. Cela l'inquiéta, rares étaient les choses qu'il ignorait et cela n'augurait jamais rien de bon. La mention d'une amie commune du capitaine Chujitsuna et d'Hirako le plongea dans une stupéfaction encore plus importante.

La capitaine Miyaka les laissa baigner dans la confusion et choisit cet instant pour leur tendre l'ordre de destitution de Yamamoto le temps d'obtenir les autorisations pour leur fournir de plus amples informations. Kisuke se saisit prestement du décret royal et l'observa. Il avait tout à fait l'air authentique mais, les yeux fixés sur le sceau royal, le génie sentit que la réponse à toutes ses questions résidait dans ce petit emblème. Bien qu'il n'était pas d'humeur à la naïve curiosité, toute information était bonne à grapiller et il s'enthousiasma à la vue de l'appareil de sa visiteuse.

— Eh bien, dites-moi Miyaka-taichô ! C'est un gadget sympathique que vous avez là ! J'ai quelques prototypes similaires dans mes tiroirs mais je n'en avais jamais vu d'aussi abouti ! Ça n'a pas l'air d'être le travail du capitaine Kurotsuchi, c'est vous qui l'avez inventé ?

Léana demanda alors qu'on lui déclassifie le rapport secret défense relatif aux faux pas du Capitaine-Commandant. Il ne se demanda pas qui étaient les trois autres personnes qui l'avaient eu sous les yeux à part lui, devinant qu'il s'agissait des chefs de famille hormis Byakuya puisqu'il était incriminé en tant que membre du Gotei décadent. Par contre, il se demanda si elle était en train d'essayer de le piéger. Bien entendu qu'un rapport aussi important était rarement transmis sans une foule de demandes préalables. Pourquoi le soulignait-elle alors qu'elle venait de le lui obtenir en littéralement une phrase et quelques minutes ? C'est comme si elle tenait absolument à lui faire comprendre qu'elle était plus influente qu'elle ne le laissait paraître. Il émanait d'elle une certaine autorité qui, bien qu'elle reste humble, trahissait une grande confiance en elle.

Une petit son émana d'un de ses appareils rangés au fond de l'arrière-boutique et Tessai, obligeant, s'en alla ramener à Kisuke une sorte d'ordinateur portable sur lequel venait d'être transféré le rapport confidentiel. Ils avaient donc accès à sa ligne directe... Le marchand de bonbons renforça les défenses de son système de protection informatique, juste au cas où, et tenta rapidement de tracer la provenance du fichier, sans succès. Tout ce qu'il pouvait déduire, c'est qu'il avait été envoyé depuis la Soul Society. Ce n'était pas une surprise, ces gens semblaient bien préparés. Trop bien préparés.

Le rapport était composé de plusieurs dizaines de pages, peut-être des centaines, il n'eut pas le temps de trop le feuilleter car Léana embraya aussitôt sur un appel à la mystérieuse amie commune que le capitaine Chujitsuna partageait avec Hirako. Son nom de famille n'était inconnu à personne, évidemment. Une Shihôin ? Son visage apparut et, une nouvelle fois, ne dit rien à Kisuke. Il allait devoir demander de longues explications à Shinji, s'il était enclin à les lui fournir, mais il allait également devoir demander des renseignements à Yoruichi. Comment une membre des quatre grandes familles pouvait faire partie d'une telle organisation secrète sans que lui et elle ne soient au courant ?

La capitaine Miyaka se détendit alors, le temps que l'un comme l'autre des ses interlocuteurs prennent pleinement connaissance des informations à leur disposition. L'ancien directeur du BDT garda une oreille attentive à la conversation de Shinji et cette Shihôin mais se plongea dans le rapport qu'on venait de lui transmettre en pièce jointe. Il n'était pas né de la dernière pluie et, en bon ancien commandant d'escadron de l'Omnitsukidô, savait qu'on pouvait manipuler des informations, sans pour autant les inventer, mais en les tournant à son avantage. Il était facile de tourner n'importe quelle décision du capitaine-commandant en manquement à la loi ou en crime de guerre en occultant le contexte et choisissant les bons mots. C'est pourquoi il se dirigea aussitôt à son tout début, le procès de l'incident Vizard, puisqu'il le connaissait sur le bout des doigts pour l'avoir vécu.

Comme escompté, l'affaire avait été résumée aux propos de Yamamoto qui, s'il en ignorait la véracité, en tous les cas avaient été complètement isolés des contestations du Central 46 et du jugement qu'ils avaient donné ensuite. Aux yeux de Kisuke, ce rapport ne valait rien. Il n'était qu'un ramassis de propos choisis avec soin, sans objectivité. Il était bien trop unilatéral pour être crédible, il manquait de relativité, de quelques concessions au chef des treize armées de la cour, pour qu'on voit en lui le mal en dépit de quelques bonnes actions. Il ne le dépeignait que comme un monstre sénile et sur le déclin. Urahara ne se voilait pas la face, le capitaine en chef était loin d'être parfait, mais il n'était pas la quintessence de la négligence que ces lignes lui vendaient. L'autorité royale n'aurait jamais avalé un tel tissu de mensonge. Ainsi, soit tout cela maquillait la véritable volonté des quatre grandes familles de destituer Yamamoto, soit ils n'avaient pas l'aval des plus hautes instances hiérarchiques de la Soul Society.

Faisant mine de continuer à lire le rapport, Urahara fouilla dans les bases de données du Seireitei qu'il avait téléchargées quelques années auparavant et mettait à jour régulièrement, sans que personne ne le sache évidemment, et procéda à ses propres recherches. Il commença par entrer le nom de Léana Miyaka mais laissa de côté cette piste tant les fichiers que lui proposaient sa recherche remontaient loin dans l'histoire de la Soul Society. Aucune mention récente n'avait été faite de ce nom. Il tenta alors d'entrer le nom d'Hikari Chujitsuna mais fut encore plus bredouille. Ce n'était même pas que les fichiers étaient trop vieux cette fois-ci, mais tout simplement qu'il n'y en avait aucun. Pas le moindre état de service, ni même un rapport de mission. Comme si tout ce qui était lié à l'existence de ce shinigami avait été supprimé des historiques du Gotei 13. Ou qu'il n'en avait jamais fait partie, mais c'était peu probable puisqu'il connaissait Hirako. C'était donc sa troisième piste, essayer de retrouver sa trace au travers des dossiers de l'ancien capitaine de la cinquième division. Avec un peu de chance, il pourrait retrouver son nom dans quelques obscurs formulaires oubliés.

Il lança sa recherche et, cette fois, s'étonna du nombre colossal d'entrées qui apparurent. Hirako-san était donc si âgé que ça ? Il ne l'aurait jamais deviné. Le marchand de bonbons n'avait pas le temps d'éplucher toute cette paperasse sans capter les soupçons de son hôte. Il tenta donc une recherche croisée et se surprit à découvrir une concordance dans de vieux dossiers de l'Académie. Apparemment, cet Hikari Chujitsuna avait été professeur remplaçant de sa promotion pendant quelques semaines. Au terme de nombreuses manipulations à partir de cette piste, il tomba sur la demande d'Hikari pour occuper ce poste vacant. C'était un document manuscrit, numérisé en même temps qu'une foule d'autres archives sans importance. Il contenait une lettre de motivation, la signature du shinigami et ses états de service. À l'époque, il officiait dans la quatrième division. Plus que ça, il en était le vice-capitaine.

Le scientifique s'arrêta une seconde, le temps de garder son calme et ne pas frapper sa main contre son front. Mais quel idiot ! Bien sûr que si, il avait déjà entendu ce nom ! Rien qu'une fois, dans les quartiers de la quatrième division, lorsqu'il étudiait les sources chaudes. La capitaine Unohana lui avait révélé qu'elles avaient été conçues par Tenjirô Kirinji, le Sanguinaire inventeur du Kaidô, désormais membre de la Division Zéro, assisté par son vice-capitaine Hikari Chujitsuna.

Était-ce seulement possible ? Cela remontait à une éternité ! Il pouvait s'agir d'un homonyme mais... les dates concordaient avec celles de la scolarité d'Hirako. Mais alors... Ses doigts se figèrent au-dessus du clavier. Les fichiers sur cette Léana Miyaka qu'il n'avait pas consulté à cause de leurs dates trop arriérées étaient les bons aussi. Et s'ils n'avaient pas été supprimés, c'était parce qu'ils faisaient mention d'une personne beaucoup trop importante pour qu'on en fasse disparaître toute trace. Si importante qu'en vérité, Urahara Kisuke la connaissait. Il n'avait juste pas envisagé cette hypothèse tant elle était improbable.

Toutes les pièces du puzzle s'emboîtèrent dans la tête du marchand de bonbons qui referma son ordinateur portable et se fendit d'un ricanement lugubre, d'abord à voix basse, puis juste assez fort pour être sûr que tout le monde l'entendait bien. Son regard, assombri par les rebords de son chapeau, se posa dans les iris dorés de son illustre vis-à-vis.

— Pour quelqu'un qui se méfie autant de moi, je trouve que vous buvez cette seconde tasse de thé avec beaucoup d'insouciance, capitaine Miyaka.

Il laissa planer une seconde oppressante de silence avant d'éclater d'un grand rire idiot et de se servir à son tour dans la même théière qu'elle pour en boire une grande gorgée.

— Mais non, je plaisante ! Rassurez-vous, je n'ai pas empoisonné ce thé, il coûte beaucoup trop cher ahahah ! Par contre, il descend toujours très très vite, si vous avez besoin des cabinets ils se trouvent au fond à droite !

Le commerçant au bob, une main toujours posée sur sa canne, sortit une sucette de sa poche et la glissa dans sa bouche.

— Promis, ce n'est vraiment pas empoisonné et cette sucette n'est vraiment pas l'antidote. Vous en voulez une ? Je joue franc jeu avec vous alors... et si vous en faisiez de même ?

Il écrasa sa joue dans sa main, accoudé à la table, et sourit avec un air entendu. Pourtant, son regard se voilà et une moue songeuse et lointaine, presque triste, prit place sur ses traits alors qu'il reprenait.

— Vous êtes la Fleur Écarlate, fondatrice de l'Omnitsukidô et de la Deuxième Division, n'est-ce pas ?

Sa question plana dans l'air un long instant parfaitement calculé et, à son tour, il ne laissa pas le temps à son interlocutrice de répondre.

— Hirako-san, je n'ai pas suivi votre conversation avec cette charmante Shihôin autant que je l'aurais voulu, auquel cas excusez-moi si je vous fais répéter des choses que vous venez de dire mais j'ai besoin de que vous confirmiez quelque chose pour moi. J'ai déjà entendu parler d'Hikari Chujitsuna. Vous n'êtes peut-être pas sans savoir que j'ai étudié les sources chaudes de la quatrième division. Je crois qu'il s'agit de l'ancien vice-capitaine et assistant de Kirinji Tenjirô, l'inventeur de ces dernières. Mais cela remonte à des siècles et des siècles...

Ses yeux se déportent à un coin de la pièce tandis qu'il suçote son bonbon, en pleine réflexion.

— Si nous parlons bel et bien du même homme, alors vous pouvez être la Fleur Écarlate, et pas juste une homonyme ou une descendante. Cela explique aussi comment vous avez formé une armée aussi puissante. Il s'agit d'éléments prometteurs et de haut-gradés d'autres époques. Par contre, la question qui se pose, c'est comment vous êtes parvenus à les recruter sans éveiller le moindre soupçon ? Même si vous travaillez avec l'aval du Roi et pour une juste cause, des vice-capitaines qui disparaissent, ça ne passe pas inaperçu. Alors... excusez-moi, Hirako-san, mais est-ce qu'Hikari Chujitsuna n'aurait pas été envoyé au Nid des Asticots, l'Ujimushinosu ?

Kisuke croque alors la boule ronde et sucrée qui se trouve entre ses dents, jouant avec le bâton entre ses lèvres.

— Je suis sûr que vous le savez capitaine Miyaka, puisque vous avez d'aussi bons services de renseignements, mais j'ai été le commandant de l'unité de détention. Je ne vous ferai pas l'affront de vous expliquer son rôle puisque vous l'avez sans doute créé. C'est amusant mais, lorsque j'en avais la responsabilité, quelque chose me taraudait et je n'ai jamais réussi à tout à fait avoir la réponse à mes questions. Le Nid des Asticots était une zone très tendue, propices aux débordements. Il arrivait donc que des prisonniers s'entretuent, ou que certains se suicident. Mais... oui, j'avais l'impression que certains d'entre eux avaient des profils semblables, ou des chefs d'accusation un peu légers.

Urahara contempla l'ordre de destitution de Yamamoto et le refit glisser jusqu'au milieu de la table. Du bout de l'index, il tapota le sceau royal.

— Bien sûr, tout cela n'est possible qu'avec l'aide de hautes autorités. Toutefois, un détail dans vos propos au début de notre conversation me turlupine. Vous dîtes, je cite, que votre fameux rapport « a été remis à l'autorité royale » qui vous a ensuite transmis l'ordre de destitution. Bien entendu, cela veut simplement dire que vous avez transmis le fruit de vos recherches aux hautes instances qui a dû valider leur gravité, mais je ne pense pas que votre unité fonctionne en parfaite autonomie. Même avant de transmettre ces informations à ce que j'imagine être la Division Zéro, vous deviez rendre des comptes à un autre service qui orientait vos actions et vous fournissait les moyens nécessaires à leur application.

Urahara retrouva son sourire de joyeux luron et lança un regard rieur à Shinji, Tessai et Léana.

— Excusez-moi quand je réfléchis je deviens bavard et je n'en finis plus ! Laissez-moi résumer le fond de ma pensée en une seule phrase, si voulez !

Il but une lampée de thé, car il avait la gorge sèche, et prit une longue inspiration.

— Capitaine Miyaka, je pense que votre unité dépend du Central 46 et est composée dans sa majorité de criminels condamnés, à raison comme à tort, par vos supérieurs, ainsi que d'éléments instables, jugés dangereux ou victimes de syndromes post-traumatiques. Cela fera deux phrases, mais j'ajouterai que la plupart d'entre eux partagent une haine viscérale pour le Gotei qui les a trahi ou condamnés.

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MessageSujet: Re: Le thé, le bob et le masque
Le thé, le bob et le masque I_icon_minitime






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